Au travers d’une vingtaines d’études parues dans la revue « Nature », des chercheurs du vaste programme Roadmap Epigenomics Project, lancé en 2006 par les National Institutes of Health (NIH) Américains, présentent la première « carte exhaustive de l’épigénome ». Il s’agit des données les plus complètes disponibles à ce jour sur l’épigénome de 111 types de cellules cardiaques, musculaires, hépatiques, dermatologiques et fœtales.
L’épigénome correspond à l’ensemble des modifications qui interviennent dans la régulation des gènes – des sortes d’interrupteurs moléculaires capables d’allumer ou d’éteindre l’expression des gènes dans les cellules. Les processus impliqués dans ces régulations sont encore loin d’être tous élucidés, mais les chercheurs sont de plus en plus convaincus qu’ils jouent un rôle important dans l’apparition et le développement de maladies telles que le cancer, l’autisme ou la maladie d’Alzheimer.
Une des études révèle, par exemple, que des cellules du cerveau de personnes décédées avec une maladie d’Alzheimer présentaient des modifications épigénétiques au niveau de l’ADN impliqué dans la réponse immunitaire. La maladie d’Alzheimer n’a jamais été considérée comme une maladie du système immunitaire, la découverte ouvre donc la voie à de nouvelles options thérapeutiques, notent les auteurs.
D’autres chercheurs rapportent pouvoir prédire, avec une précision d’environ 90 %, l’origine d’un cancer métastatique – la signature épigénétique de chaque type cellulaire étant unique. En pratique, l’origine d’un cancer métastatique reste inconnue dans 2 à 5 % des patients.
Ceci n’est qu’un début. Au lieu de voir la carte de l’épigénome comme une fin en soi, « je la vois plutôt comme l’amorce de la décennie de l’épigénétique » conclut lors d’une conférence de presse l’un des coauteurs des articles, le Dr Manolis Kellis, du Massachusetts Institute of Technology (MIT), à Cambridge.
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