LORS des 11es Universités de neurologie, les Laboratoires Pfizer ont présenté leur nouvelle molécule, la prégabaline (Lyrica), indiquée dans les douleurs neuropathiques périphériques de l'adulte et dans l'épilepsie partielle, avec ou sans généralisation secondaire.
La prégabaline semble plus prometteuse dans les douleurs neuropathiques, sa place dans l'arsenal antiépileptique restant dans l'immédiat limitée. Elle n'arrive en effet qu'en troisième position dans la stratégie thérapeutique de l'épilepsie partielle, en association à un autre antiépileptique après échec de deux monothérapies successives.
Pour les douleurs neuropathiques, la prégabaline a été évaluée dans les neuropathies diabétiques et la névralgie postzostérienne, diminuant la douleur de 50 % chez 26 à 47 % des patients. Efficace dès la dose de 150 mg/jour dans la névralgie postzostérienne et dès 300 mg/jour dans les neuropathies diabétiques, elle peut être augmentée par paliers jusqu'à 600 mg/jour. Les effets sont maintenus à long terme, avec une amélioration des troubles du sommeil associés. La tolérance clinique est bonne, une fois passé le cap initial (étourdissements, somnolence). Les précautions d'emploi concernent essentiellement l'insuffisance rénale, qui justifie une adaptation de la posologie.
Les douleurs neuropathiques restent sous-évaluées et sous-traitées. Elles sont fréquentes sans qu'on puisse encore disposer de données précises quant à leur prévalence. Le diagnostic en est difficile à poser. Définies comme des douleurs liées à une lésion du système nerveux, elles regroupent une catégorie très vaste et assez hétérogène de patients. Parmi elles, citons : névralgies postzostériennes, neuropathies diabétiques, radiculalgies des lombosciatiques, névralgies cervicobrachiales, canal carpien, neuropathie liée au VIH, douleurs post-traumatiques ou postchirurgicales, SEP, AVC, cancer, glossodynie...
Douleurs ne répondant pas aux antalgiques usuels.
Il est convenu d'en retenir le diagnostic devant des douleurs persistantes, ne répondant pas aux antalgiques usuels, survenant dans un contexte évocateur (maladie neurologique, lésion nerveuse connue, prise de neurotoxiques) avec une typologie évocatrice (décharges électriques, sensations de brûlures permanentes, paresthésies). Or les lésions nerveuses sont souvent difficiles à identifier : contexte moins évocateur, douleurs parfois intriquées et mixtes, corrélation imparfaite entre les déficits et les symptômes douloureux. La douleur peut être localisée à une partie du territoire déficitaire ou déborder de celui-ci (allodynie). La topographie peut être peu évocatrice en cas de douleurs inflammatoires ou musculaires associées.
Le questionnaire DN4 regroupant 10 items en 4 grandes questions, récemment élaboré avec le soutien de Pfizer, a une spécificité de 90 % pour le diagnostic de douleurs neuropathiques. Il devrait contribuer à la reconnaissance des douleurs neuropathiques et ainsi à leur prise en charge thérapeutique.
11es Universités de neurologie.
Organisées par les Laboratoires Pfizer à Marseille.
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