IL EXISTE plusieurs situations d'échec virologique au cours de l'infection par le VIH : l'absence de réponse (diminution de la charge virale < 1 log10 copies/ml, soit une réduction d'un facteur 10), la réduction virale abaissée sans atteindre l'indétectabilité (< 400 copies/ml après trois mois de traitement) ou l'échappement virologique (réapparition d'une charge virale détectable après une période d'indétectabilité).
Dans la situation de multiéchec, la résistance virale accumulée au fil du temps limite considérablement les possibilités thérapeutiques. La caractérisation de l'échec d'un traitement antirétroviral est donc une étape capitale dans le choix d'une nouvelle association thérapeutique. Elle nécessite la prise en considération du phénotype, de connaître l'histoire thérapeutique du patient, ainsi que les mutations associées aux différentes molécules (test génotypique de résistance). Avec comme priorité l'indétectabilité de la charge virale pour ne pas majorer le risque d'accumulation des mutations de résistance.
Empêcher le VIH1 de pénétrer dans la cellule cible.
Lancé en 2003, Fuzeon (enfuvirtide), premier antiviral qui agit en empêchant le VIH1 de pénétrer dans la cellule cible, est actuellement utilisé chez les patients très avancés dans l'infection. Il est toujours associé avec au moins une autre molécule active, car la persistance d'une réplication virale induit rapidement des mutations de résistance.
Fuzeon est indiqué, en association avec d'autres antirétroviraux, en traitement des patients en échec à un traitement comprenant au moins un médicament de chacune des classes antirétrovirales (inhibiteurs de protéase, analogues non nucléosidiques de la transcriptase inverse, analogues nucléosidiques de la transcriptase inverse) ou présentant une intolérance à ces traitements. Cette nouvelle molécule administrée par voie sous-cutanée reste sous-utilisée en raison de son mode d'administration (la voie injectable apparaît comme un frein) et de son coût. Cependant, selon une étude, l'acceptabilité, la motivation des patients sont bonnes dès qu'ils bénéficient d'une éducation thérapeutique et s'aperçoivent de l'efficacité du traitement.
Pour le Pr Ch. Katlama, le recours à Fuzeon pourrait s'inscrire dans une stratégie de changement de traitement, en débutant la prescription pour une courte période d'essai.
La réponse immunologique à 12 semaines.
Dans les études Toro 1 et Toro 2, portant sur des patients ayant à l'inclusion une médiane de moins de 100 CD4/mm3 et la charge virale (CV) de plus de 5 log10 copies/ml, Fuzeon (9O mg 2 x/jour) en association au traitement optimisé (TO) a été comparé au traitement optimisé seul. Comme le montrent les résultats, le pourcentage des patients ayant une charge virale < 400 copies/ml à 96 semaines était 34 % dans le groupe Fuzeon + TO versus 13 % dans le groupe TO seul. D'autre part, il ressort de ces études que sous Fuzeon est prédictive de celle à 24, 48, ou 96 semaines. En effet, le bénéfice ne diminue pas dans le temps chez 82 % des patients ayant eu un gain > 50 cellules/mm3, il augmente même chez les patients ayant eu un gain > 100 cellules/mm3. En ce qui concerne la réponse virologique à 12 semaines, elle garantit la durabilité à 24, 48 et 96 semaines, tant chez les patients ayant eu une baisse de la charge virale > 1 log10 que chez ceux chez qui elle est devenue indétectable. En cas de baisse de la charge virale < 1 log 10 à 12 semaines, la probabilité d'une réponse virologique plus tardive est extrêmement faible. Quant aux données de qualité de vie à 48 semaines, tous les scores sont supérieurs chez les patients sous Fuzeon + TO par rapport au TO seul, cela malgré le côté contraignant des injections.
Conférence de presse organisée par les Laboratoires Roche, avec la participation du Pr Ch. Katlama (Paris).
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