La mode des psychothérapies en tout genre, face à une demande grandissante de prise en charge de la souffrance psychique, n'est pas sans poser de problèmes. En effet, nombre de personnes, insuffisamment qualifiées, se proclament elles-mêmes « psychothérapeutes ».
« Elles peuvent faire courir de graves dangers à des patients qui, par définition, sont vulnérables et risquent de voir leur détresse ou leur pathologie aggravée. Elles connaissent parfois des dérives. » Depuis février 2000, la Mission interministérielle de lutte contre les sectes signale que certaines techniques psychothérapiques sont un outil au service de l'infiltration sectaire, et elle recommande régulièrement aux autorités sanitaires de cadrer ces pratiques.
« Une telle situation constitue un danger réel pour la santé mentale des patients et relève de la santépublique », souligne le Dr Bernard Accoyer, député UMP de Haute-Savoie, qui a fait adopter par l'Assemblée un amendement au projet de loi sur la santé publique, voté le 14 octobre en première lecture, visant à combler ce vide juridique. « Les différentes catégories de psychothérapies sont fixées par décret du ministre chargé de la Santé, prévoit le texte . Leur mise en œuvre ne peut relever que de psychiatres ou de médecins et psychologues ayant les qualifications professionnelles requises fixées par ce même décret. L'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé apporte son concours à l'élaboration de ces conditions. » Quant aux professionnels en activité non titulaires de ces qualifications, ceux qui mettent en œuvre des psychothérapies depuis plus de cinq ans à la date de la promulgation de la loi pourront poursuivre leur mission thérapeutique « sous réserve de satisfaire dans les trois ans suivant la promulgation de la loi à une évaluation de leurs connaissances et pratiques par un jury ».
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