L'OSTÉOPOROSE est une maladie diffuse du squelette caractérisée par une diminution de la masse osseuse et une détérioration de la micro-architecture du tissu osseux responsable d'une augmentation de la fragilité osseuse et du risque de fracture.
Du fait de l'allongement de l'espérance de vie qui, pour la femme, a progressé de plus de 30 ans en un siècle et continue d'augmenter, l'ostéoporose post-ménopausique est devenue une maladie fréquente, mais encore trop souvent négligée.
Pourtant, parmi 100 femmes atteignant aujourd'hui l'âge de 50 ans, 40 présenteront en fin de vie une fracture de fragilité touchant les vertèbres, l'extrémité supérieure du fémur ou le poignet, les trois sites du squelette les plus fréquemment touchés ; mais d'autres fractures ne sont pas exceptionnelles (jambes, côtes, bassin...).
La fracture du poignet, un signe d'alerte.
La plus précoce après la ménopause est souvent celle du poignet (1), cette fracture constitue un signe d'alerte : une femme qui a eu une fracture du poignet a un risque de fracture du col fémoral multiplié par 1,9 (2).
Or, comme le rappelle le Dr Pierre Khalifa (Paris), trop souvent les femmes hospitalisées pour une fracture du poignet ne bénéficient d'aucun dépistage et rentrent chez elles sans traitement spécifique. Aujourd'hui de nouvelles mesures permettent de prendre en charge plus précocement les femmes à risque d'ostéoporose, l'objectif étant de leur permettre d'éviter la première fracture ou le risque de récidive.
La première mesure, le remboursement de l'ostéodensitométrie par l'assurance-maladie, effective depuis le 1er juillet 2006, lève le frein financier jusque-là associé à cet examen. L'ostéodensitométrie est remboursable chez les femmes à risque de fracture ostéoporotique sur la base de 39,96 euros, en plus de la consultation associée.
Sont considérées comme à risque les femmes répondant aux critères suivants :
– celles qui, quel que soit l'âge, ont un antécédent de fracture vertébrale ou périphérique non traumatique ou de pathologie ou traitement potentiellement inducteur d'ostéoporose (corticothérapie prolongée) ;
– les femmes ménopausées ayant un antécédent familial du premier degré de fracture du col fémoral, un faible indice de masse corporel (< 19 kg/m2), une ménopause précoce (< 40 ans), un antécédent de corticothérapie prolongée.
Remboursement avant la première fracture.
La seconde mesure, qui date du 11 octobre dernier, est l'annonce du remboursement des traitements de l'ostéoporose post-ménopausique avant la première fracture chez les femmes à haut risque de fracture.
Les recommandations récentes de l'Afssaps (3), qui ont fait le point sur les différents traitements de l'ostéoporose (risédronate, alendronate, raloxifène, ranélate de strontium, tériparatide) devraient permettre aux praticiens de faire le choix de la stratégie thérapeutique la mieux adaptée pour leurs patientes quels que soient leur âge et le stade de la maladie. Il y a en effet des différences en termes de rapidité d'action et d'efficacité entre les traitements : certains n'ont pas d'efficacité sur les fractures périphériques en général et sur la fracture du col en particulier.
Compte tenu des données actuelles, la durée de traitement par alendronate, risédronate, raloxifène devrait être au moins de 4 ans ; au-delà, la décision d'un traitement repose sur une réévaluation individuelle du risque fracturaire.
Les traitements de l'ostéoporose, comme de toute maladie chronique, ne sont efficaces qu'en cas d'observance maximale. De plus, ils doivent être accompagnés de mesures complémentaires : maintien d'une activité physique en charge, apport suffisant en calcium et vitamine D adapté au régime, niveau d'exposition solaire adéquat, arrêt du tabac.
Alliance pour une meilleure santé osseuse. Dîner de presse avec la participation du Dr Michèle Lachowsky, gynécologue psychosomaticienne (Paris), et du Dr Pierre Khalifa, spécialiste en médecine interne-rhumatologie (Paris).
(1) C. Cooper & L.J. Melton epidemiology of osteoporosis ; trends endocrinol. « Metab», 1992,3 : 224-229.
(2) S.R. Cummings et al. Risk factors for hip fracture in white women ; «N Engl J Med », 1995, 332-767.
(3) Traitement médicamenteux de l'ostéoporose post-ménopausique. Recommandations Afssaps, janvier 2006.
Nouveau remboursement pour Actonel 35 mg
Le remboursement par la Sécurité sociale est à 65 % dans les indications suivantes : traitement de l'ostéoporose post-ménopausique pour réduire le risque de fractures vertébrales et de la hanche :
– chez les patientes ayant un antécédent de fracture par fragilité osseuse ;
– en l'absence de fracture, chez les femmes ayant une diminution de la densité osseuse (T-score < – 3) ou T-score < – 2,5 associé à d'autres facteurs de risque de fracture en particulier un âge > 60 ans, une corticothérapie systémique ancienne ou actuelle à une posologie > 7,5 mg/jour d'équivalent prednisone, un indice de masse corporelle < 19 kg/m2, un antécédent de fracture du col du fémur chez un parent du premier degré, une ménopause précoce (avant l'âge de 40 ans).
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