S ELON l'étude américaine MMAS, les troubles de l'érection complets concerneraient 9,6 % des 1 290 hommes de 40 à 70 ans interrogés. Pour le groupe des hypertendus traités, le pourcentage s'élèverait à 15 % (un sur sept). L'HTA étant une maladie fréquente, beaucoup d'hommes sont concernés...
Les hommes hypertendus peuvent avoir des troubles de l'érection à cause de leur HTA (diminution de la souplesse artérielle, âge) et/ou en raison de certains traitements antihypertenseurs. Dans une étude sur 463 hypertendus traités et 163 hypertendus non traités, la difficulté à obtenir une érection était rapportée par 41 % des patients traités contre 22 % des non traités. De même, la difficulté à maintenir une érection était rapportée par 38 % des patients traités (contre 23 %). Le risque de dysfonction érectile varie selon le type de traitement. Les mécanismes sous-jacents sont mal connus.
Le patient peut supporter ces troubles sans rien dire (le plus souvent), en parler à son médecin (rarement : un patient sur trois seulement), ou diminuer, voire arrêter son traitement. Les risques de mauvaise observance sont donc importants. Les dysfonctions érectiles représenteraient chez les patients traités la principale cause de mal-être exprimé.
Informer et proposer des solutions
Le médecin doit savoir évoquer l'éventualité de ces troubles. Il pourra ainsi informer le patient, le rassurer et lui proposer des solutions. L'importance des troubles doit être évaluée, ainsi que les causes possibles. Le médecin peut renouveler les conseils d'hygiène de vie (arrêt du tabagisme, mesures diététiques, exercice physique), modifier si nécessaire la catégorie thérapeutique du traitement antihypertenseur et proposer un traitement spécifique des troubles de l'érection (comme le sildénafil). Celui-ci, le plus souvent, ne pose guère de problème d'interaction avec le traitement (surveiller la tolérance si association d'antihypertenseurs), indique le Dr Nicolas Danchin, spécialiste de l'HTA (hôpital européen Georges-Pompidou, Paris). Le sildénafil (Viagra), qui est indiqué dans les troubles de l'érection, a une seule contre-indication : l'association aux dérivés nitrés (sous quelque forme que ce soit, sprays inclus) en raison du risque de chute tensionnelle, brusque et importante.
Une enquête épidémiologique française, dont le protocole est en cours de conception, doit être menée chez les patients vus au cabinet du généraliste, qui ont une dysfonction érectile et des facteurs de risque cardio-vasculaire.
Rappelons que le ministère de la Santé devrait examiner le dossier concernant un éventuel remboursement du Viagra pour certains patients souffrant de dysfonctions érectiles (atteinte neurologique, etc.).
Conférence de presse organisée par les Laboratoires Pfizer.
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