CONGRES HEBDO
« Le principe de l'hypno-relaxation est d'apprendre au patient à trouver en lui une image positive ou une sensation de bien-être liée à une expérience agréable et de la relier à une décontraction des muscles, y compris ceux de la tête », explique Mme Claire Jussiau, psychologue clinicienne et hypno-thérapeute à l'hôpital Tenon (Paris). L'objectif de l'hypno-relaxation est donc d'apprendre un nouveau réflexe de détente et non plus de contraction. Cet apprentissage est particulièrement utile dans le cadre des céphalées de tension, souvent dues à un mauvais réflexe corporel qui met en place des contractions musculaires au niveau du crâne, et dont l'installation s'est faite insidieusement en réponse aux événements de la vie.
Une technique simple et rapide
Dès la première séance, le patient apprend à ouvrir la porte de l'imaginaire (comme les enfants savent encore le faire), en se concentrant sur une image, une sensation agréable, à entrer dans un état hypnotique. « Cet état hypnotique, qui se situe entre l'état de veille et de sommeil, est un moyen de faire abstraction de l'environnement, de s'ouvrir sur notre monde intérieur, en étant guidé au début par un thérapeute. Et, précise Mme Jussiaux, il devient possible, dans l'état hypnotique, de moduler des régulations physiologiques (respiration, rythme cardiaque) qui répondent normalement à des fonctionnements automatiques du cerveau. »
De quatre à six séances permettent d'acquérir les techniques d'autohypnose que le patient sera également amené à effectuer chez lui, à raison de deux ou trois fois par semaine, afin de s'autonomiser. Dès lors que le corps a acquis systématiquement ce bon réflexe de détente, le patient peut cesser les exercices ou, selon les cas, les reprendre en fonction des événements de la vie pour rétablir l'équilibre des muscles.
Les céphalées de tension surviennent fréquemment en réponse à un stress, voire par anticipation, ne serait-ce qu'à l'idée de la situation stressante. D'où l'intérêt de rompre cette dimension d'apprentissage à l'aide de trois ou quatre séances d'hypno-relaxation. Il est parfois nécessaire de recourir à d'autres techniques en cas de fragilité psychologique ou de résistance aux suggestions du thérapeute. Néanmoins, la méthode classique qui fait appel à ces images agréables associées à la relaxation permet d'obtenir au moins 90 % de bons résultats, si le contexte psychologique est sain. « Dans le cas des céphalées de tension avec fond migraineux, ajoute Mme C. Jussiaux, il est possible de compléter cette relaxation par un autre travail de détente axé sur les processus de vasoconstriction-vasodilatation, autrement dit sur la détente des muscles lisses, avec également de très bons résultats. »
D'après un entretien avec Mme Claire Jussiaux, hôpital Tenon, Paris.
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