LES LEUCEMIES myéloïdes aiguës (LMA) regroupent des hémopathies touchant chaque année de 5 à 8 personnes sur 100 000 en Europe. Il s’agit des leucémies aiguës les plus fréquentes. Elles prédominent chez l’adulte, mais existent aussi chez l’enfant. Leur incidence a augmenté au cours des dernières années, en raison de l’allongement de l’espérance de vie et de l’amélioration des performances diagnostiques.
Cette affection clonale, qui touche la cellule souche hématopoïétique, est caractérisée par une accumulation de cellules blastiques à fort potentiel de prolifération, dont la différenciation est bloquée à un stade précoce et qui sont incapables alors de maturation terminale. Il en résulte un tableau clinico-biologique d’insuffisance médullaire. Les cellules leucémiques envahissent la moelle osseuse, puis le sang, voire les tissus. Le caractère aigu de la leucémie est défini par le potentiel évolutif rapide des symptômes et des signes biologiques, ainsi que par le caractère rapidement létal des troubles viscéraux engendrés, en l’absence d’un traitement efficace.
Limiter les interventions lourdes.
Si les avancées thérapeutiques ont permis une diminution de la mortalité de 10 % environ entre 1988 et 1997, le pronostic est très sévère, avec une survie de 20 % seulement après cinq ans. L’âge, les anomalies chromosomiques et les mutations génétiques sont des déterminants majeurs du pronostic. Ce qui souligne la nécessité de développer des traitements complémentaires plus efficaces pour réduire le taux de mortalité, limiter les interventions lourdes, telles que la transplantation de moelle et les longues hospitalisations.
Les thérapies ciblées représentent aujourd’hui une des avancées majeures en cancérologie. Elles sont fondées sur une meilleure compréhension des phénomènes cancéreux au niveau cellulaire. Une des approches récemment développées dans les LMA consiste à cibler le récepteur hématopoïétique (FLT3) qui possède une activité tyrosine kinase. Il a été démontré dans la littérature que de 17 à 34 % des patients avec LMA présentaient des dysrégulations des récepteurs à activité tyrosine kinase par des mutations ponctuelles. Bloquer les activités de cette enzyme représente donc une approche rationnelle du traitement.
Depuis sa création, le Laboratoire Cephalon se concentre sur la découverte, le développement et la commercialisation de médicaments innovants dans le traitement des troubles neurologiques, de la douleur et du cancer. Pour renforcer son département oncologique en Europe, le laboratoire a acquis la société Zeneus en 2005. Les résultats préliminaires sur le développement par Cephalon d’inhibiteurs de la tyrosine kinase dans les LMA sont très prometteurs.
Leucémie promyélocytaire aiguë.
La leucémie promyélocytaire aiguë (LPA) est l’un des huit sous-types de LMA, classée comme la variante LAM3 de la classification FAB (French American British) internationale. Elle est caractérisée par un arrêt de la différenciation des cellules leucémiques au stade de promyélocyte et est associée à une translocation entre les chromosomes 15 et 17. Elle compte pour 5 à 10 % des cas de LMA. La thérapie habituelle pour une LPA nouvellement diagnostiquée est une association de chimiothérapie et d’acide tout-transrétinoïque qui entraîne une réponse complète chez 70 à 90 % des patients. Et pourtant, entre 20 et 30 % des patients qui reçoivent ce traitement rechutent. Cette réponse médiocre à la pharmacothérapie a mené à la pratique de greffe de cellules souches allogéniques (le transfert de jeunes cellules saines de la moelle osseuse ou du sang d’un donneur) pour prolonger la survie. Trisenox (arsenic trioxide) constitue une autre option thérapeutique pour cette population de patients.
Workshop Cephalon, « Acute Myeloid Leukaemia » , congrès EHA (European Haematology Association) 2006, Amsterdam.
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