L'ÉTUDE CHICAGO (1) avait porté sur la diminution de l'épaisseur de l'intima-média de la carotide, facteur prédictif de la maladie vasculaire. Cet essai a montré que la pioglitazone ralentissait significative- ment la progression de l'épaisseur de l'intima-média de la carotide chez les patients diabétiques de type 2. L'EIMC (1), définie comme l'épaisseur de la couche interne (intima-média) de la carotide, avait été mesurée au niveau du cou du patient (2) par une tomographie par faisceau d'électrons. Cette technique permet de mesurer le calcium de l'artère comme indicateur de dépôt athéroscléreux. L'augmentation de l'épaisseur de l'artère carotide limite la quantité de sang qui achemine les nutriments et l'oxygène vers le cerveau, et augmente ainsi le risque d'AVC. L'athérosclérose, qui entraîne une diminution ou un blocage du flux sanguin, est responsable d'un grand nombre de décès et de handicaps chez les patients atteints de diabète de type 2.
La dernière étude PERISCOPE (Pioglitazone Effect on Regression of Intravascular Sonografic Coronary Obstruction Prospective Evaluation) a été présentée au 57e Congrès de l'ACC (American College of Cardiology). Cet essai clinique est intéressant car il est le premier à faire appel à la technologie IVUS (IntraVascular UltraSound), échographie endocoronaire, méthode invasive qui permet de mesurer le volume des plaques dans les artères coronariennes, l'un des indicateurs de l'athérosclérose. Cet essai de 18 mois portant sur 543 patients a été mené dans 97 centres aux États-Unis, au Canada et en Amérique latine.
Le volume athéromateux dans les coronaires.
Les participants ont été randomisés et ont reçu soit pioglitazone (jusqu'à 45 mg), soit un comparateur de la classe des sulfonylurées en plus de leur traitement antidiabétique existant. Tous les patients ont subi une imagerie IVUS avant le début de l'étude et 360 d'entre eux au bout de la période de traitement de 18 mois afin de mesurer le changement du pourcentage du volume athéromateux total dans les artères coronaires. Les résultats ont montré que la pioglitazone a entraîné une baisse du pourcentage du volume athéromateux (PAV) mesuré par IVUS de 0,16 % par rapport au début de l'étude (p = 0,44) contre une augmentation du PAV de 0,73 % par rapport au début de l'étude (p inférieur à 0,001) chez les patients traités par le comparateur : la différence entre les deux groupes de traitement a été significative (p = 0,002).
Le changement de l'épaisseur maximale de l'athérome.
Une mesure secondaire d'efficacité, le changement de l'épaisseur maximale de l'athérome, a augmenté de 0,011 mn dans le groupe comparateur et diminué de 0,011 mn dans le groupe pioglitazone (p = 0,006). Les événements macrovasculaires et les épisodes d'insuffisance cardiaque congestive ont servi de base aux données de tolérance cardio-vasculaire. Le nombre d'épisodes d'un critère cardio-vasculaire courant de mortalité cardio-vasculaire, d'infarctus du myocarde non fatal ou d'accident vasculaire cérébral non fatal a été de 6 (2,2 %) chez les patients du groupe comparateur et de 5 (1,9 %) chez les patients traités par pioglitazone. Pour Mark Kearney, professeur de cardiologie à l'université de Leeds (Royaume-Uni), «les résultats de PERISCOPE montrent que la pioglitazone contrôle non seulement la glycémie, mais influe favorablement sur le développement de l'athérosclérose coronarienne, un processus responsable du décès prématuré de 80% des patients diabétiques de type2».
(1) T. Mazzone, P. Meyer, S.B. Feinstein et al. Effet of Pioglitazone Compared with Glimepiride on Carotid Intima-Media Thickness in Type 2 Diabetes. « JAMA » 2006 ; 296 : 2572-2581.
(2) Bots, M. Kijk, J. et al. Carotid intima–media thickness, arterial stiffness and risk of cardiovasculaur disease : current evidence. « Journal of Hypertension ». 2003 ; 20 : 2317-2325.
Présentation du Pr Bernard Charbonnel, de Nantes, dans le cadre d'une conférence de presse organisée par le Laboratoire Takeda.
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