Les nouvelles données de l'étude PROactive

La pioglitazone diminue le risque de récidive d'infarctus

Publié le 01/12/2005
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La pioglitazone, un antidiabétique oral agoniste appartenant à la famille des glitazones, réduit de 28 % le risque de récidive d'infarctus du myocarde et de 37 % le risque de syndrome coronaire aigu chez les patients atteints d'un diabète de type 2 à haut risque cardio-vasculaire.

LA MORTALITE cardio-vasculaire représente la première cause de mortalité chez les patients diabétiques de type 2 : près de 75 % d'entre eux décèdent d'une maladie cardio-vasculaire en général et environ la moitié d'une coronaropathie. Cette situation s'explique par la combinaison fréquente de plusieurs facteurs de risque vasculaire : non seulement l'hyperglycémie, mais aussi l'hypertension artérielle, la surcharge pondérale et les dyslipidémies.
L'étude PROActive (PROspective pioglitAzone Clinical Trial in macroVasculaire Events) est la première étude à avoir démontré qu'un antidiabétique oral spécifique, la pioglitazone, membre de la famille des thiazolidinediones ou glitazones, peut agir efficacement sur la morbimortalité cardiovasculaire des patients diabétiques de type 2.
Cette étude contrôlée, randomisée en double aveugle, a évalué, chez plus de 5 000 diabétiques de type 2 à haut risque cardio-vasculaire, l'effet de cet agoniste des récepteurs PPAR gamma (Peroxisome Proliferator Activated Receptor gamma), sur le risque de survenue de complications macrovasculaires majeures.

Une analyse complémentaire.
Les résultats, récemment publiés dans le « Lancet »(1), mettent en évidence une différence de 10 %, non significative, entre le groupe traité et le groupe placebo sur le critère principal composite qui regroupait la mortalité globale, les infarctus du myocarde non mortels, les accidents vasculaires cérébraux, les syndromes coronariens aigus, les amputations, les revascularisations des membres inférieurs, les interventions de revascularisation coronariennes (angioplasties ou pontages). En revanche, la différence de 16 % entre les deux groupes concernant les trois composants du critère secondaire (infarctus du myocarde non fatal, accident vasculaire cérébral et mortalité globale) était significative, avec une fréquence d'événements de 12,3 % dans le groupe pioglitazone et de 14,4 % dans le groupe placebo (p= 0,027).
De nouveaux résultats issus d'une analyse complémentaire ont permis de constater que la pioglitazone a significativement diminué le risque de récidive d'infarctus du myocarde mortels et non mortels et la survenue de syndromes coronariens aigus chez des diabétiques de type 2 à haut risque cardio-vasculaire.

Une baisse de 37 % des syndromes coronaires aigus.
Cette analyse a évalué l'effet de la pioglitazone, sur le risque de récidive d'infarctus du myocarde chez 2 445  patients de la cohorte PROactive qui avaient été victimes d'un infarctus du myocarde au moins 6 mois avant leur inclusion dans l'étude. Comme tous ceux de l'étude, ces patients avaient été randomisés pour recevoir, soit la pioglitazone, soit un placebo, en plus de leur traitement habituel (antidiabétique, antihypertenseur, hypolipémiant, etc.), et ont été suivis au moins 2,5 ans.
Les résultats montrent que chez les patients du groupe pioglitazone, l'incidence des infarctus du myocarde mortels ou non mortels a été diminuée de 28 % (p = 0,045) et celle des syndromes coronaires aigus de 37 % (p= 0,035), le taux d'événements cardio-vasculaires majeurs (mortalité cardiaque, infarctus du myocarde non mortel, revascularisation coronarienne, syndrome coronaire aigu) a quant à lui été réduit de 19 % (p= 0,034).
Par ailleurs, la pioglitazone a amélioré significativement le contrôle glycémique et le profil lipidique des patients.
L'incidence de l'insuffisance cardiaque a été plus élevée dans le groupe pioglitazone que dans le groupe placebo, mais le nombre des cas mortels a été comparable dans les deux groupes (1,8 % et 1,7 %).
«  La pioglitazone a été bien tolérée, avec un profil similaire à celui observé dans les autres études, il n'y a eu aucun effet indésirable inattendu. Peu de patients du groupe pioglitazone ont présenté des effets indésirables sévères dans cette analyse complémentaire de patients diabétiques de type 2 ayant des antécédents d'infarctus du myocarde », a souligné le Pr Erland Erdmann.

D'après la communication du Pr Erland Erdmann, Université de Cologne, Allemagne.
(1) Dormandy JA et al. Lancet, 2005,366 : 1 279-89

> Dr MICHELINE FOURCADE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7855