La pierre angulaire de la prévention

Grippe

La grippe est une infection communautaire épidémique, très contagieuse, habituellement bénigne chez l'adulte jeune en bonne santé, mais potentiellement grave pour les personnes âgées et les sujets atteints de pathologies chroniques (cardiaques, respiratoires, rénales, métaboliques et immunologiques) chez qui les complications sont les plus fréquentes et la létalité plus importante.

La vaccination est la meilleure protection contre la grippe. Chez les sujets âgés, elle diminue de moitié la fréquence de la grippe, permet une réduction de 56 % des complications respiratoires, de près de 50 % des hospitalisations et de 70 % des décès. En France, en dépit des campagnes de vaccination annuelles, des mesures prises par les organismes de Sécurité sociale (gratuité du vaccin pour les sujets de plus de 65 ans et pour les sujets à risque de moins de 65 ans atteints d'une affection de longue durée exonérante), le taux de couverture vaccinale n'est qu'environ de 70 % pour les plus de 65 ans et 54 % pour les moins de 65 ans atteints de maladie de longue durée exonérante. Dans les institutions gériatriques où les épidémies de grippe sont relativement fréquentes, outre la vaccination annuelle des résidents avant la circulation du virus, la vaccination du personnel soignant est recommandée pour éviter l'entrée et la transmission du virus dans les établissements.

Actuellement, le taux de vaccination est de 63 % pour les médecins, mais de 29 % seulement pour les infirmières comme pour les aides-soignantes. Il est donc utile de développer cette vaccination dans ces catégories de personnel, ce d'autant que le vaccin prend mal chez certaines personnes âgées, celles qui sont très affaiblies.

Pneumocoque

Le pneumocoque est responsable de la majorité des infections bactériennes graves des sujets âgés, notamment des pneumonies dont le pronostic global reste sévère avec une mortalité importante (de 10 à 30 %) chez les patients hospitalisés.

La prévention par la vaccination pneumococcique est recommandée chez les sujets de 65 ans et plus, en particulier chez les sujets qui vivent en institution gériatrique et chez ceux ayant des comorbidités (insuffisance respiratoire, insuffisance cardiaque, diabète…).

Cependant, en France, le taux de couverture vaccinale n'excède pas 25 % alors qu'il dépasse 50 % aux États-Unis et que son efficacité en termes de protection de mortalité est parfaitement démontrée. Cette vaccination est à développer chez les personnes âgées, particulièrement celles qui sont fragiles.

Tétanos

Le tétanos est devenu une maladie rare ; moins de 50 cas par an sont recensés en France, mais plus de deux tiers des cas actuels sont observés chez les personnes âgées de plus de 70 ans presque toujours non vaccinées. Faute de rappels réguliers de la vaccination diphtérie tétanos polio (une injection tous les cinq à dix ans), le taux d'anticorps protecteur chez les patients vaccinés diminue avec l'âge. Ainsi, plus de la moitié des sujets de 65 ans ont un taux d'anticorps insuffisant pour le prémunir contre cette affection dont le pronostic reste très sombre, le taux de mortalité variant entre 24 et 30 %. La vaccination antitétanique est simple et presque totalement dénuée de contre-indications et d'effets secondaires, elle est recommandée chez les sujets âgés quels que soient leur âge et leur mode de vie.

Sujet âgé voyageur

Les sujets âgés voyagent de plus en plus et de plus en plus loin, ils doivent donc avoir une couverture vaccinale adaptée aux pays où ils vont séjourner, certains vaccins étant obligatoires pour pouvoir pénétrer sur le territoire (vaccination anti-amarile), d'autres concernant les risques encourus par le voyageur lors de son séjour (hépatites A et B, typhoïde…) en fonction des conditions et de la durée du séjour, de la situation sanitaire du pays et de ses caractéristiques propres (âge, état général, statut vaccinal…).

D'après un entretien avec le Pr Bruno Lesourd (Clermont-Ferrand).