Alexei A. Abrikosov, 75 ans, citoyen russe qui a aussi la nationalité américaine. Après avoir travaillé à Moscou et à Lausanne, il est actuellement rattaché au Laboratoire national d'Argonne, dans l'Illinois. Il est notamment célèbre pour la découverte des supraconducteurs dits de type II et de leurs propriétés magnétiques. Il est membre des académies des sciences russe et américaine et, pour la petite histoire, citoyen d'honneur de Saint-Emilion.
Vitaly L. Ginzburg, 97 ans, citoyen russe qui revendique son passé d' « exsoviétique ». Pilier de la recherche scientifique de son pays depuis plus d'un demi-siècle, directeur du groupe de théorie de l'institut de physique P.N. Lebedev, il a notamment été lié à la mise au point de l'arme atomique de l'Union soviétique. C'est lui qui a formulé la théorie des supraconducteurs dits de type I de laquelle découlent les travaux d'Abrikosov.
Anthony J. Leggett, 65 ans, détenteur de la double nationalité américano-britannique. Il a commencé sa carrière en Angleterre ; il enseigne depuis 1983 à l'université de l'Illinois. Ses travaux portent sur la suprafluidité, à travers l'exemple de l'hélium.
Les trois hommes reçoivent le prix Nobel de physique pour « des travaux pionniers dans le domaine théorique des supraconducteurs et des suprafluides ».
Leurs travaux, relevant de la physique quantique, trouvent notamment leurs applications dans l'imagerie médicale et, en physique, pour les accélérateurs de particules (supraconducteurs), explique l'Académie royale de Suède, qui attribue les prix. Ils permettent de mieux comprendre pourquoi certains métaux laissent passer le courant électrique sans résistance, en dépit de puissants champs magnétiques, à basses températures, et de transposer leurs propriétés, en cas de besoin, dans un environnement de hautes températures.
Les découvertes récompensées touchent également à la physique des hautes énergies, essentielle à la compréhension du big bang à travers l'étude de l'infiniment petit.
La formulation des théories sur les supraconducteurs, qui remonte aux années 1950, a été récompensée par le prix Nobel de physique en 1972. « Elles ont été réactualisées du fait du développement rapide de matériaux aux propriétés nouvelles », selon l'Académie. L'enjeu, aujourd'hui, est de pouvoir mettre au point de nouveaux matériaux qui conservent leurs propriétés supraconductrices à plus hautes températures. Dans l'idéal, à température ambiante.
Les trois lauréats se partageront la somme de 10 millions de couronnes suédoises (1,11 million d'euros).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature