Comparaison avec la technique conventionnelle
UNE ETUDE a été menée pour valider une méthode consistant à enregistrer le pH œsophagien avec un capteur sans fil, mis en place à l'aide d'une sonde adaptée. Cette technique a l'avantage d'être plus confortable pour le patient, qui peut mener une activité normale pendant toute la durée de l'enregistrement puisque le capteur est totalement invisible et n'engendre aucune gêne. Le pH est enregistré et transmis à un boîtier que le sujet porte à la taille.
Ce système offre également la possibilité de mesurer le pH œsophagien pendant 48 heures, contre 24 heures seulement avec les systèmes conventionnels.
Cette nouvelle méthode (système Bravo, Medtronics) a été comparée à la pH-métrie conventionnelle effectuée à l'aide d'une électrode à l'antimoine, au cours d'une étude multicentrique réalisée sur 40 patients recrutés dans quatre centres (Lyon, Rouen, Nantes et Bordeaux).
Les sujets devaient avoir subi, au cours des six mois précédents, une endoscopie ayant déterminé la hauteur de la jonction œsogastrique. L'électrode et la sonde Bravo étaient placées ensemble, chaque sujet étant son propre témoin. La bonne position des capteurs, placés au même niveau, était systématiquement vérifiée par radioscopie.
L'électrode était enlevée 24 heures plus tard, alors que la sonde Bravo était laissée en place afin d'avoir un enregistrement supplémentaire de 24 heures. Un logiciel permettait d'analyser les corrélations entre les deux mesures.
Corrélations significatives.
La mise en place de la sonde Bravo a été satisfaisante chez 36 des 40 patients. Elle a été mal tolérée chez deux sujets, et chez deux autres il y a eu un dysfonctionnement du dispositif de mesure simultanée.
Aucun événement indésirable n'a été observé, et toutes les capsules avaient été éliminées lors de la vérification scopique systématique au quatorzième jour.
L'analyse des doubles enregistrements a pu être réalisée chez 33 patients. Elle montre une corrélation significative entre les deux techniques (r = 0,88 ; p < 0,0001).
En moyenne, l'exposition acide a été jugée significativement plus faible avec le système Bravo qu'avec l'électrode conventionnelle. Ainsi, en l'attente de normes établies avec ce nouveau dispositif, il est nécessaire d'appliquer un coefficient de correction. La concordance diagnostique observée entre les deux méthodes a été de 88 %.
La tolérance a été dans l'ensemble satisfaisante, avec seulement quelques épisodes de dysphagie, mineurs et transitoires, le premier jour. Avec le système Bravo, il existait une corrélation entre les mesures enregistrées à J1 et J2 ; néanmoins, en moyenne, l'exposition acide était supérieure à J2. Cette différence est difficile à interpréter et pourrait être liée à des variations des conditions d'enregistrement entre J1 et J2. L'hypothèse selon laquelle l'augmentation de l'exposition acide pourrait être due à la suppression de l'électrode demande à être confirmée.
La pH-métrie œsophagienne sans fil est donc une méthode validée qui peut constituer une alternative à la pH-métrie conventionnelle pour un enregistrement ambulatoire, notamment lorsque celui doit se prolonger au-delà de 24 heures. Elle est, par ailleurs, plus confortable pour le patient.
D'après un entretien avec le Pr Stanislas Bruley des Varannes, CHU de Nantes.
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