Le cerveau chante ; enfin, surtout celui des épileptiques. Une petite activité électrique cérébrale progressivement croissante, comme le glissando d’une partition de musique, serait annonciatrice d’une crise d’épilepsie. Des Anglais ont enregistré en continu pendant deux semaines l’activité EEG de patients épileptiques résistant aux traitements. Durant l’enregistrement, le Dr Cunningham (Newcastle) pouvait observer des périodes d’activité électrique qui augmentaient progressivement en fréquence, juste comme des glissandi, survenant à l’approche d’une crise d’épilepsie. Mais encore. Pour celles et ceux qui n’ont pas déchiffré les partitions de Gustave Mahler, qu’est-ce au juste que le glissando ? Jusqu’alors réservé au vocabulaire musical, le glissando est défini par l’élévation ou l’abaissement constant et progressif de la hauteur d’un son. L’activité électrique cérébrale qui se lit sur un tracé EEG comme une partition de musique, serait – chez l’épileptique – parsemée de glissandi, annonciateurs de crises. Ils seraient finalement presque
pathognomoniques du cerveau épileptique humain et extrêmement difficiles à reproduire sur le tissu sain. Grâce à d’autres manipulations de laboratoire sur du tissu cérébral épileptique isolé et prélevé durant des interventions chirurgicales, le Pr Roger Traub (New York) montre que les glissandi n’utilisent pas les mêmes voies que le tissu sain et seraient produits lors d’un gros changement de pH local qui mettrait en connexion des neurones qui ne devraient pas l’être. Une sorte de décharge électrique produite par l’acidité locale.
Epilepsia, 2012.
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