Les éditeurs de logiciels médicaux ne se contentent plus d'intégrer au sein des applications la reconnaissance vocale avec Dragon Naturally Speaking de Nuance Communication, mais commencent à proposer de nouvelles solutions pour gérer les fichiers son.
Ainsi, Thierry Kauffmann a intégré à la version Medistory 3.3 un dictaphone «qui permet de causer à son Mac». Des notes vocales (cassettes virtuelles) sont enregistrées sous forme de fichiers vocaux associés à un dossier. La secrétaire n'aura plus qu'à les dactylographier, l'ordinateur ajustant la dictée en fonction de la frappe. Quand elle relit le texte saisi, la piste sonore défile en même temps que la piste écrite comme dans un karaoké.
Crip (groupe Sephira) a installé sur Medicawin un gestionnaire de documents sous forme d'une « bannette » où se range tout ce qui n'est pas rattachable directement à un dossier (lettres et résultats de labos scannés), dont les fichiers son. Un micro enregistreur branché sur le PC permet au médecin de produire des fichiers son que la secrétaire ira chercher dans la bannette. Une petite barre d'outils permet de lire, d'avancer, etc.
Ce sont des solutions légères qui ne demandent pas de gros investissements (pas de pédalier pour la secrétaire). Leur sortie traduit une nouvelle tendance, faire de la dictée numérique une fonctionnalité du logiciel médical.
Workflow et reconnaissance vocale
De fait, des éditeurs, qui ne proposaient jusqu'à présent que l'intégration de la reconnaissance vocale, ont une offre plus complète avec dictée numérique. Généralement avec un partenaire : Hypermed et CLM travaillent, par exemple, avec Philips.
Imagine édition a développé un logiciel spécifique, Dictée vocale pour Hellodoc, et noué un partenariat avec la société Grundig. La solution se compose d'un dictaphone numérique Grundig, du logiciel d'Imagine, de Dragon Naturally Speaking (DNS) et d'un dictionnaire médical Adicor. Son prix la rend abordable pour les cabinets médicaux : 2 386,02 euros TTC.
C'est également en pensant aux petites structures libérales (cabinets de spécialistes, cabinets de groupe) que Mysoft, société spécialisée dans les logiciels d'aide à la rédaction, lance au MEDEC, Dictalink SR, une nouvelle version de son logiciel de Workflow (gestion des flux) de dictées qui intègre la reconnaissance vocale. Le médecin, sans perdre de temps, dicte dans un traitement de texte vocal intégrant DNS. Il envoie fichier texte généré par DNS et fichier son à la secrétaire avec d'éventuels commentaires. Celle-ci n'aura plus qu'à corriger le texte qui ne contient que 3 % d'erreurs.
Le kit professionnel Dictalink SR est vendu 1 620 euros TTC (logiciels auteur et secrétariat, microphone à main, pédalier et casque compris) auxquels il faut ajouter DNS Pro et un dictionnaire médical Mysoft (1 282 euros TTC).
Laurent Schuhl, qui dirige Mysoft, pense que la reconnaissance vocale en direct apparaît encore à beaucoup de médecins comme un investissement temps. Elle n'est conseillée que si le médecin est à l'aise. Son rythme de croissance, qui est de 10 à 15 % par an avec 60 licences DNS par mois vendues chez les libéraux, pourrait s'accélérer sous la poussée de la dictée numérique. n
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