En dépit des progrès incontestables réalisés dans la prise en charge des complications de l'athérosclérose, les maladies cardio-vasculaires restent la première cause de morbi-mortalité dans le monde. Il est également admis qu'elles resteront la première cause de mortalité dans les vingt à trente prochaines années.
Au cours du développement de l'athérosclérose, après une infiltration lipidique dans l'intima de la paroi artérielle, des modifications oxydatives et une réaction inflammatoire chronique locale, la formation de la plaque aboutit à la constitution d'un centre athéromateux et d'une chape fibreuse, facteur de stabilité. La rupture de plaque est un accident aigu qui représente le risque évolutif principal de l'athérosclérose. Cette rupture de la plaque fibreuse met en contact le sang avec des éléments thrombogènes de son coeur lipidique. C'est cette thrombose artérielle qui rend compte des complications vasculaires de la maladie.
La compréhension actuelle de sa physiopathologie rend compte de l'efficacité des traitements antithrombotiques dans la prise en charge de l'athérosclérose et de la prévention primaire et secondaire de ses complications.
Il en va de même de l'efficacité des statines. Les études REVERSAL et ASTEROID ont en effet montré qu'elles ont la possibilité de stabiliser, voire de faire régresser, la maladie athéromateuse.
Concept de vue unifiée de la maladie artérielle
Les progrès dans la compréhension de la physiopathologie de l'athérosclérose ont également validé le concept de vue unifiée de la maladie artérielle. Les données de l'étude Caprie (Clopidogrel versus Aspirin in Patients at Risk of Ischemic Events), qui portait sur 19 185 patients ayant des antécédents d'accident vasculaire cérébral, d'infarctus myocardique ou d'artériopathie oblitérante des membres inférieurs, ont montré que les atteintes artérielles concernent fréquemment plusieurs sites vasculaires : cérébral, coronaire et périphérique (1). Il en va de même du registre REACH (The Reduction of Atherothrombosis for Continued Health) (2). Il rassemble des données portant sur 67 888 patients issus de 44 pays et fournit des informations sur la prévalence, la présentation clinique et les modalités de prise en charge de l'athérothrombose. Pour être inclus, les patients, tous ambulatoires, devaient être âgés de 45 ans au moins et avoir une maladie artérielle périphérique, une coronaropathie ou une affection cérébrovasculaire, ou au moins trois facteurs de risque d'athérothrombose. Dans ce registre, l'hypertension artérielle, l'hypercholestérolémie, le diabète, le tabagisme et le surpoids, voire l'obésité, sont fréquents. En cas d'atteinte documentée coronaire, cérébrovasculaire ou artérielle périphérique, une lésion au niveau d'un ou de deux autres lits artériels peut être mise en évidence chez un patient sur six. De plus, l'association fréquente entre localisations multiples de l'athérothrombose et taux élevés d'événements devrait faire considérer cette pathologie comme une maladie globale et non comme une addition d'atteintes d'organes. Le registre a également montré que les patients à risque sont en général sous-traités par statine et antiplaquettaire.
Une atteinte coronaire autopsique deux ou trois fois plus fréquente après AVC
L'unicité de la maladie artérielle a également été confirmée par une étude autopsique qui a mis en évidence la forte prévalence de l'atteinte coronaire chez les sujets décédés d'un accident vasculaire cérébral (3). Ce travail a porté sur les données de 803 autopsies. Il a montré que l'athérosclérose coronaire est très fréquente chez les patients décédés d'accident vasculaire cérébral, quelle qu'ait été son étiologie. En effet, des plaques athéromateuses coronaires ont été retrouvées chez 72 % des patients ayant eu un AVC, contre 27 % des patients décédés d'une autre pathologie neurologique. La présence d'une sténose coronaire supérieure à 50 % et un infarctus myocardique constitué sont apparus comme plus fréquents après AVC. Après un premier accident vasculaire cérébral, les patients sont prédisposés à la récidive, mais aussi à l'infarctus myocardique.
L'ensemble de ces données plaide en faveur d'une approche globale de la prévention cardiaque et cérébrovasculaire. n
Références :
(1) CAPRIE steering commitee. A randomized blinded trial of clopidogrel versus aspirin in patients at risk for ischemic events (CAPRIE). Lancet 1997;349:354-5.
(2) Bhatt DL, Steg PG, Ohman EM et coll. Reach Registry Investigators. International prevalence, recognition, and treatment of cardiovascular risk factors in outpatients with atherothrombosis. Jama 2006;295(2):180-9.
(3) Gongora-Rivera F, Labreuche J, Jaramillo A, Steg PG, Hauw JJ, Amarenco P. Autopsy prevalence of coronary atherosclerosis in patients with fatal stroke. Stroke 2007;38(4):1203-10.
L'institut de recherche Servier au service de l'innovation
L'institut de recherche international Servier a reçu le prix Galien 2002 pour l'importance, la qualité et le dynamisme de ses travaux de recherche. «Un groupe qui réussit dans sa recherche a toutes les chances de réussir partout dans le monde», affirme le Dr Jacques Servier, créateur de l'institut qui porte son nom. Les moyens consentis sont à la hauteur de l'ambition : depuis dix ans, le groupe consacre 25 % de son chiffre d'affaires à la recherche & au développement, un secteur qui emploie 2 600 personnes. En trente ans, trente médicaments ont pu être enregistrés et commercialisés, tous issus des laboratoires de recherche & développement de l'institut. L'objectif est d'apporter une réelle amélioration thérapeutique dans des domaines aussi divers que les maladies cardio-vasculaires, le système nerveux central et la psychiatrie, la cancérologie, le diabète et la rhumatologie. Aujourd'hui, le portefeuille est riche de 38 molécules en développement et 8 médicaments déjà enregistrés font l'objet de programmes qui visent à mettre en évidence de nouvelles propriétés et indications thérapeutiques.
Deux nouveaux médicaments ont reçu une AMM, Procoralan (ivabradine), dans les cardiopathies ischémiques, et Protelos (ranélate de strontium), dans l'ostéoporose.
Plus de 60 % du budget R&D sont investis en France dans les centres de recherche du groupe ou au travers des partenariats avec de grands organismes de la recherche publique française (Inserm, Cnrs, universités, CEA, Inra, institut Curie) ou avec des sociétés de biotechnologie. Trois centres de recherche sont implantés en France (Suresnes, Croissy-sur-Seine et Orléans). Un quatrième centre est situé à Londres, tandis que 19 centres internationaux thérapeutiques sont répartis à travers le monde.
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