PARIS
«Plus on connaît, plus on aime», se plaisait à dire Léonard de Vinci (1452-1519). Il n'y eut pas un thème, pas une discipline scientifique, pas une catégorie humaine ou végétale, pas un visage, un mythe, une image, une chose de la vie qui n'ait intéressé le grand maître de la Renaissance. L'exposition proposée par le Réfectoire des Cordeliers invite à s'imprégner du processus créatif de cet insatiable investigateur. Elle propose des analyses de deux de ses oeuvres phares : « la Cène » et « la Joconde ». Certains détails de ces toiles sont examinés aux infrarouges, mis en valeur et agrandis (le sourire de « la Joconde », le paysage de l'arrière-plan, les drapés…). Des secrets sont livrés sur le fameux sfumato (la technique de peinture évanescente que le peintre utilisait fréquemment), sur la perspective, les couleurs, les théories mathématiques de l'artiste… Une trentaine de machines sont également reconstituées, à partir des croquis du peintre. Ce parcours passionnant rend bien compte de ce mélange de savoir et d'intuition propre à Léonard. Les enfants apprécieront particulièrement cette exposition.
Réfectoire des Cordeliers. 15, rue de l'Ecole-de-Médecine. Tél. : 01.40.47.58.90. Paris-6e. Jusqu'au 24 juin.
Un grand week-end de chine
Ce week-end, les passionnés d'art seront comblés, avec trois manifestations qui mettent à l'honneur l'art contemporain, les antiquités, la peinture classique… Le Carré Rive Gauche et sa centaine d'antiquaires proposent, du 1er au 3 juin, dans les rues situées entre Saint-Germain-des-Prés et le musée d'Orsay, une sélection des plus rares et prestigieux objets. De l'autre côté de la Seine, la Nocturne Rive Droite regroupe quelque 80 galeries du quartier de l'Elysée qui offrent le 6 juin, de 17 h à 23 h, des expositions, des vernissages, des rencontres avec le public… Toutes les époques sont représentées, de l'art précolombien, à l'impressionnisme, en passant par l'art déco, les dessins anciens… Enfin, avec Art Saint-Germain-des-Prés, 100 galeries se réunissent pour présenter leurs oeuvres phares, jusqu'au 3 juin. Au programme : de l'art abstrait, des antiquités khmères, des photos modernes, des céramiques contemporaines, de l'art brut, du design, du Pop Art, des dessins surréalistes…
www.carrerivegauche.com ; www.art-rivedroite.com ; www.artsaintgermaindespres.com.
Charles Malfray
La galerie Malaquais présente une belle sélection des sculptures (bronzes, plâtres, terres cuites) et des dessins (sanguines, mines de plomb, lavis…) de Charles Malfray (1887-1940). Formé dans l'atelier du sculpteur et décorateur Alfred Lanson, l'artiste évoque d'abord dans ses sculptures les traumatismes de la guerre (« les Artilleurs », « la traversée de la Marne », « le Silence »…).
Il réalise en collaboration avec son frère les monuments aux morts de Pithiviers et d'Orléans. Mais c'est surtout la femme qui est au coeur des sculptures de Malfray. Il la cisèle et la figure sous de multiples formes (« Femme assise aux bras levés », « Femme à l'oiseau », « les Deux Baigneuses », « Femme endormie », « la Négresse »...). Les années 1930 marquent l'époque des grandes commandes de décors adressées au sculpteur (décor sous le foyer du théâtre du Trocadéro, « la Danse debout », destinée à orner la Cour d'Honneur du musée municipal d'art moderne, « la Source du Taurion », pour la ville de Limoges…). L'exposition regroupe la plupart des oeuvres de Malfray, sensibles et expressives, que Maillol regardait d'un oeil enthousiaste.
Galerie Malaquais. 19, quai Malaquais, Paris-6e. Tél. : 01.42.86.04.75. Jusqu'au 30 juin.
La rue est à nous... tous
L'Ecole nationale supérieure d'architecture Paris-Val-de-Seine s'est installée depuis quelques mois dans ses nouveaux bâtiments, près de la Bibliothèque nationale, le long de la Seine. Dans ce bâtiment conçu par l'architecte Frédéric Borel, l'on peut actuellement découvrir une exposition qui explore le thème de la rue et de la ville à travers le monde. L'extension urbaine, les déplacements, la cohabitation, la signalétique, les péages sont autant de visions de la rue abordées, à travers des oeuvres vidéo, des témoignages, des projets d'urbanisme, des photos d'artistes, d'architectes… A suivre de près : un programme de manifestations en parallèle, prévu dans Paris, pendant toute la durée de l'exposition (du design et de la signalétique urbaine à l'Institut finlandais, des oeuvres des favelas à la Fondation et à l'ambassade de l'Argentine, des projections de films sur les banlieues urbaines à l'Institut suédois, une conférence sur les taxis de Mexico à la Maison du Mexique…). Tous les renseignements sur www.larueestatous.com.
Ecole nationale supérieure d'architecture de Paris-Val-de-Seine. 3/15, quai Panhard-et-Levassor, Paris-13e. Jusqu'au 15 juin.
Exploratrices intrépides
Deux grandes artistes voyageuses sont à l'honneur à la Fondation Mona Bismarck. La première, Marianne North (1830-1890), fut une célèbre peintre de l'ère victorienne, qui sillonna le monde, des Etats-Unis à l'Australie, de la Jamaïque au Japon, de Ceylan au Canada, et peignit les plantes dans leur environnement naturel, ainsi que les animaux, les oiseaux, les insectes, et certains monuments. En 1879, elle offrit ses oeuvres aux Royal Botanic Gardens de Kew, à Londres, et créa une galerie pour en exposer d'autres (aujourd'hui, cette galerie abrite une magnifique collection de 832 peintures).
La seconde, Margaret Mee (1909-1988), fut considérée comme la première exploratrice de la forêt tropicale amazonienne, où elle réalisa des aquarelles, des croquis, des peintures d'orchidées, de broméliacées et d'autres plantes exotiques (notre photo). Les oeuvres de ces deux «exploratrices intrépides» sont réunies dans cette magnifique exposition. Elles sont un mélange d'exquise délicatesse et de précision scientifique qui ravira les amateurs d'art et de botanique.
Mona Bismarck Foundation. 34, avenue de New-York, Paris-16e. Tél. : 01.47.23.38.88. Jusqu'au 28 juillet.
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