Entre 1970 et 1998, la part du produit intérieur brut consacrée aux dépenses de santé a considérablement augmenté dans la plupart des pays développés membres de l'OCDE, confirme une étude intitulée « Panorama de la santé » qui sera l'une contributions présentées à la conférence organisée du 5 au 7 novembre à Ottawa et consacrée à l'amélioration de la performance des systèmes de santé dans les pays développés.
C'est aux Etats-Unis que la croissance de la part des dépenses de santé dans le PIB a été la plus vigoureuse puisqu'elle est passée de 6 % du PIB en 1970 à 12,9 % en 1998. En France, durant la même période, les dépenses de santé ont représenté 3,7 % de plus du PIB (elles sont passées de 5,7 % du PIB à 9,4 % du PIB). A l'autre bout de l'échelle, c'est le Danemark qui semble avoir le mieux contrôlé la croissance de ses dépenses puisqu'elles n'ont augmenté que de 0,3 point de PIB.
Si l'on parle non pas en croissance mais en valeur absolue, l'étude de l'OCDE confirme que ce sont les Etats-Unis qui, en 1998, consacraient la plus forte part de leur PIB à la santé avec 12,9 %. La Suisse arrivait juste derrière (10,4 %) devant l'Allemagne (10,3 %)et la France (9,4 %). A l'autre bout de l'échelle, la Turquie ne consacrait que 4,8 % de sa richesse nationale aux dépenses de santé. L'OCDE note toutefois que « le rythme de progression moyen des dépenses de santé s'est stabilisé dans les années quatre-vingt-dix sous l'effet conjugué de la décélération de la croissance des dépenses de santé et de la forte croissance économique enregistrée dans la zone OCDE à l'époque ».
Le données de l'OCDE confirment un phénomène mis en évidence depuis longtemps : plus un pays est riche (en termes de PIB par habitant), plus il consacrera une part importante de sa richesse à la santé. L'« élasticité revenu » des dépenses de santé, pour employer le jargon des statisticiens, est de 1,3. Cela signifie que les dépenses de santé d'un individu augmentent 1,3 fois plus vite que son revenu.
Médicament : la France en tête
En qui concerne le financement public des dépenses de santé (c'est-à-dire ce qui est financé par l'impôt ou les cotisations sociales), le document de l'organisation internationale indique que deux pays avaient, en 1998, un taux de remboursement supérieur à 90 %: le Luxembourg (92,4 %) et la République tchèque (91,9 %). Les Etats-Unis avaient le plus mauvais taux de remboursement (44,8 %), compte tenu de l'absence d'assurance-maladie obligatoire généralisée dans ce pays. Les dépenses de santé des Français étaient pour leur part remboursées à 77,7 % par la Sécurité sociale.
L'analyse des données de l'OCDE bat en brèche une idée reçue selon laquelle globalement la protection sociale aurait tendance à s'améliorer partout. C'est ainsi que le pourcentage des dépenses de santé remboursées a baissé entre 1970 et 1998 dans un certain nombre de pays. La prise en charge collective a ainsi diminué au Danemark, en Suède, en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni, en Irlande, en Norvège et surtout en Italie où le taux de remboursement moyen a diminué de près de 20 % durant cette période. En France, le taux moyen de remboursement a augmenté de 3 % durant la période étudiée. Il a également augmenté de 8,8 % aux Etats-Unis où il partait, il est vrai, d'assez bas. Analysant enfin les dépenses de médicaments par habitant (remboursées ou non), le rapport de l'OCDE confirme que c'est le Français qui consacre le plus d'argent à l'achat de médicaments : 447 dollars par an et par habitant. La France arrive juste devant les Etats-Unis (443 dollars) et se situe loin devant l'Allemagne (300 dollars) et le Royaume-Uni (229 dollars).
Au-delà du chapitre consacré aux dépenses de santé, le dossier que publie l'OCDE fait le point sur les personnels de santé, les équipements médicaux et les principaux indicateurs de santé dans les 30 Etats membres.
(1) OCDE, 2, rue André-Pascal, 75775 Paris, Cedex 16. Tél. 01.45.24.80.88.
(2) Il 'agit de dollars à parité du pouvoir d'achat, ce qui permet une comparaison fiable entre les pays.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature