ON A TOUJOURS tort d’avoir des a priori. Comme être persuadé qu’une parodie de film d’espionnage avec le héros de « Brice de Nice » ne peut être qu’une comédie idiote. Ou s’imaginer qu’un film ayant pour personnage principal l’espion sorti des romans populaires de Jean Bruce est forcément ringard.
Car c’est en jouant sur cette ringardise que les créateurs de ce nouvel avatar d’OSS 117, scénariste Jean-François Halin en tête, nous offrent un agréable, et loin d’être stupide, divertissement. Il y en a pour toutes les races de spectateurs, les cinéphiles pointilleux et les amateurs bon public, ceux qui n’aiment rien tant qu’un solide gag visuel et les tenants du 2e, 3e ou nième degré, sans oublier les contempteurs du politiquement correct.
Jean Dujardin s’est fait un look à la James Bond (époque Sean Connery, of course). Le générique et sa musique louchent du côté de « la Panthère rose ». Et le film lui-même va et vient entre Tintin, Hitchcock et Spielberg (période « Aventuriers de l’arche perdue »), ce n’est pas rien. Il faut aussi oser, aujourd’hui, se moquer de religieux musulmans. Mais les misogynes, les racistes, les nostalgiques du colonialisme et quelques autres sectaires ou xénophobes en prennent aussi pour leur grade.
Comme dans les films des années 1950, il y a des décors de carton pâte, des voitures qui roulent en studio devant des images qui défilent, une atmosphère orientale de pacotille... Et bien sûr, et ce n’est pas le moindre atout du film, les femmes fatales, incarnées avec beaucoup d’humour par Bérénice Béjo et Aure Atika. Quant à Dujardin, il met beaucoup de subtilité à jouer les idiots et à faire de son personnage une caricature.
Michel Hazanavicius, qui a commencé sa carrière en travaillant avec les Nuls, sur Canal+, signe ici son deuxième long métrage après « Mes amis », en 2004. Une comédie qui sort des sentiers battus tout en les arpentant furieusement.
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