La panne d'électricité en Italie est un incident significatif : soucieux de la qualité de leur environnement, les Italiens hésitent à construire des centrales - nucléaires ou non - et préfèrent acheter leur électricité à l'étranger.
Ils n'ont pas pour autant renoncé à la « nuit blanche » de Rome, qui s'est terminée en nuit noire, pas plus qu'ils ne renonceraient à aucun des conforts que nous apporte la fée électricité. Leur comportement illustre donc une contradiction qui existe partout ailleurs : nous sommes terrorisés par l'effet de serre et par le réchauffement de la planète, mais en même temps, nous n'entendons pas retourner à l'âge de pierre pour protéger l'environnement.
L'Europe des Quinze a prévu un plan énergie qui obligera bientôt l'Italie à investir dans la construction de centrales électriques et reliera tout le système de production de l'Union. Ce sera un atout majeur : car plus le réseau est vaste, plus son alimentation est rationnelle : si la demande augmente dans un pays ou une région, l'offre peut être excédentaire dans une autre partie de l'UE.
Bien entendu, le réseau ne fonctionnera que si l'offre globale n'est pas déficitaire. Les Italiens ont d'ailleurs mis en cause une ligne à haute tension située en Suisse. L'UE doit donc veiller à augmenter ses capacités de production ; mais aussi à respecter au mieux les normes environnementales qui nous protégeront contre l'effet de serre. Ce n'est pas une tâche facile, surtout si le nucléaire est condamné par un certain nombre d'Etats membres tandis qu'il est autorisé et même développé chez les autres.
Certes, le traitement des déchets radioactifs pose des problèmes qui sont loin d'avoir été résolus. Mais l'avantage du nucléaire par rapport aux centrales à charbon ou à fioul, c'est sa « propreté » (provisoire, sinon à long terme). Si l'Europe a un sens, c'est sur sa capacité de créer à long terme des sources d'énergie propres et à bon marché, lesquelles pourront difficilement l'électricité d'origine nucléaire. Rien n'interdit de construire des centrales nouvelle filière, moins dangereuses et de rechercher une solution au problème des déchets.
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