Libertins de tous pays, unissez-vous… C’était le temps où la joute verbale entre amants servait de prémices à d’autres ébats, où la préciosité de la langue jetait un voile plus ou moins suggestif sur les désirs les plus crus, où le libertinage était considéré comme un des beaux-arts. La nuit et le moment est un des romans les plus célèbres de Crébillon fils. Cette œuvre étant écrite sous forme de répliques, il était légitime que le théâtre un jour ou l’autre s’en empare. Une adaptation scénique est ainsi proposée en avril 1978 sur la scène du Petit Odéon. Objet de scandale, la scène est occupée par un lit. Au début du spectacle, seule Cydalise s’y love tout en affichant une maîtrise totale de ses sens. À la fin du spectacle, c’est une autre histoire… Que s’est-il produit entre les deux « moments » ? Un long plaidoyer pour favoriser le commerce entre esprits, la liberté des échanges, la révélation des désirs. Et réduire l’amour « à un plaisir que l’on se plaisait à exagérer, un mouvement des sens, dont il avait plu à la vanité des hommes de faire une vertu ». Au-delà du principe de liberté, il s’agit, loin de tout abandon immédiat, de corseter le désir pour le rendre encore plus désirable.
Alors à la Comédie-Française, c’est à Francis Huster qu’échoit le rôle de l’heureux Clitandre. Catherine Salviat a cœur à défendre l’honneur de la belle Cydalise. Mise en scène au théâtre par Jean-Louis Thamin, la version vidéo est signée par Nina Companeez. Un spectacle précieux à tous égards.
13 euros.
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