COMME DANS d'autres domaines, les femmes sont en train d'assumer un certain pouvoir dans le jazz, notamment instrumental, car, en ce qui concerne le jazz vocal, il y a bien longtemps qu'elles en sont les divas.
La saxophoniste ténor française Sophie Alour est un pur produit des années 2000. La jeune femme, âgée de 32 ans, qui est essentiellement de formation autodidacte, s'est fait connaître en créant il y a quelques années le Vintage Orchestra, qui était alors une bande de jeunes pousses. Après un passage au sein du big band des frères Belmondo et celui, très remarqué, de Wynton Marsalis, elle rejoint en 2004 le Ladies Quartet de l'organiste Rhoda Scott, avec qui elle se produit régulièrement en plus d'assumer son rôle de leader. Exploratrice musicale avant tout, elle publie son premier album, « Insulaire » (Nocturne), en 2005, suivi aujourd'hui d'un nouveau CD, « Uncaged » (Nocturne). Entourée de Laurent Coq (piano/Fender Rhodes), Yoni Zelnik (contrebasse), Karl Jannuska (batterie) et d'un invité, Sébastien Martel (guitare), sur certains titres, la saxophoniste et compositrice (6 des 11 titres originaux du disque) déplace sa musique du jazz aux confins du rock avec beaucoup de constance et de pertinence, tout en conservant une vraie fidélité à ses références.
La pianiste israélienne Anat Fort est une récente découverte du label allemand ECM. Née dans la banlieue de Tel-Aviv en 1970, elle décide d'émigrer aux Etats-Unis au milieu des années 1990, où elle s'impose sur la scène alternative du jazz à New York, tout en travaillant sur des créations commandées par l'Opéra de Tel-Aviv. Inspirée par des alter ego comme Paul Bley, Bill Evans et Keith Jarrett, la jeune femme vient seulement de publier son premier album, « A Long Story » (ECM/Universal) en tant que leader. Accompagnée de pointures du jazz contemporain – le légendaire, extrêmement rare, mais surtout sous-estimé, clarinettiste (et ocarina) Perry Robinson, 69 ans, le batteur Paul Motian, 70 ans, et le contrebassiste Ed Schuller – la pianiste et compositrice nous livre un travail personnel fait de pièces originales qui forment une suite et permettent à chacun des protagonistes – il faut bien écouter en particulier le jeu de clarinette de Perry Robinson – de s'exprimer et d'improviser magistralement sur une musique aux contours horizontaux et linéaires. > D. P.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature