SEANCE de négociations ou réunion de crise ? La question sera posée, aujourd’hui, à 16 heures, au moment des retrouvailles entre le directeur général de l’Union nationale des caisses d’assurance-maladie (Uncam), Frédéric van Roekeghem, et les trois syndicats médicaux signataires de la convention (Csmf, SML et Alliance).
Tous les ingrédients sont réunis pour former un cocktail explosif au point que le directeur de l’Uncam a confié au « Quotidien » qu’il abordait sans doute sa «négociation la plus difficile» depuis qu’il dirige l’assurance-maladie. Les syndicats médicaux qui ont signé la convention ne disent pas autre chose lorsque la Csmf, majoritaire, dénonce une «nouvelle orientation de l’assurance-maladie qui n’est pas sans rappeler la triste période de 1995», autrement dit le plan Juppé et la maîtrise comptable, ou quand le SML parle de décisions «inacceptables» du conseil de l’Uncam «contraires à la lettre et à l’esprit de la convention».
De fait, le positionnement très ferme des partenaires sociaux qui siègent au conseil de l’Uncam, confirmé par les déclarations du directeur de l’assurance-maladie dans nos colonnes (« le Quotidien » d’hier), qu’il s’agisse de l’augmentation du C exclue à court terme et du nouveau secteur optionnel (pas à l’ordre du jour), ont douché les représentants des médecins... qui ont réactivé cette semaine leurs contacts au plus haut niveau de l’Etat.
Nul doute que certains verront dans ce recours à l’intervention politique le meilleur signe que le dialogue conventionnel ne tient plus qu’à un fil.
Le psychodrame avant le consensus ?
Pour autant, le fait que les principaux acteurs évoquent, dans le même élan, une situation de «crise» signifie-t-il forcément que le clash aura lieu ? Non, car les partenaires conventionnels savent qu’ils auraient beaucoup à perdre dans une rupture alors que la réforme commence à porter ses fruits (720 millions d’euros d’économies sur les prescriptions engrangées en neuf mois). Chacun mesure, en outre, que l’échéance des élections aux unions régionales de médecins libéraux (Urml) joue en faveur de la dramatisation des discours syndicaux.
Reste à savoir si le « package » aminima que le directeur de l’assurance-maladie propose aux médecins (application des majorations qui étaient inscrites dans la convention, ni plus ni moins ; geste éventuel pour certaines spécialités pénalisées par le parcours de soins ; forfait prévention pour le médecin traitant ; nouveau plan de maîtrise à 800 millions d’euros en 2006) est inscrit dans le marbre. Et surtout si la Csmf et le SML sont prêts à s’engager sur ce programme à quatre mois d’un scrutin professionnel forcément délicat pour les organisations qui portent la convention.
Alors que, dans l’opposition, MG-France mène campagne sur le thème du C à 25 euros, les syndicats signataires se retrouvent devant un choix délicat : accepter le prix du compromis conventionnel ou prendre leurs distances.
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