Pour la première fois l’Unocam devrait véritablement avoir son mot à dire lors d’une négociation conventionnelle globale. Et, en l’occurrence, la Mutualité Française ne fait pas mystère de la position qu’elle souhaite défendre: donnant-donnant. Que les assurances complémentaires mettent la main à la poche, pourquoi pas ? Mais à condition qu’en contrepartie logique, « nous puissions, nous aussi, conventionner les professionnels de santé », a expliqué ce jeudi le patron de la Mutu devant les journalistes de l’AJIS (Association des journalistes de l’information sociale). Pour autant, développe Etienne Caniard, « les réseaux mutualistes qui seraient ainsi créés ont vocation à être ouverts et non fermés ». Hors de question en clair, pour les assureurs privés, de se livrer à une forme de certification d’un nombre restreint de professionnels de santé triés sur le volet. Ce n’est en tout cas pas l’approche choisie par la Mutualité Française.
« Nous ne sommes pas dans une logique de HMO », a insisté Etienne Caniard. D’autant moins que les expériences que nous pourrions ainsi monter, que ce soit en termes de nouveaux modes de rémunération ou de coopération interprofessionnelles ont vocation à toucher le plus grand nombre de patients et de médecins possible ».
Et le chef de file de la Mutualité de pointer du doigt l’une des incohérences du système actuel: l’hétérogénéité du taux de couverture complémentaire proposé. « Aujourd’hui, tous les acteurs du système s’inquiètent du pourcentage de Français qui ont accès à une complémentaire, sans s’intéresser au coeur véritable du problème. A savoir, l’éventail de prise en charge que les complémentaires couvrent véritablement ». Sans mystère, pour Etienne Caniard, c’est pourtant ici que se situe tout l’enjeu du niveau de couverture maladie équitable et satisfaisant pour les patients.
Enfin, côté médecins, sur le terrain du secteur optionnel qui devrait être (re)débattu au cours des négociations pour la prochaine convention, pourquoi ne pas déjà appliquer le protocole conclu en 2009, « un protocole plutôt équilibré », juge-t-il, mais dont l’application n’a jamais été effective.
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