La campagne présidentielle se profile et les grands acteurs de santé commencent à se positionner pour peser dans le débat de 2012. À l’occasion de l’assemblée générale 2011 du groupe MGEN, première mutuelle santé française, des responsables mutualistes ont souhaité que la santé soit « au cœur » des prochaines élections présidentielles et législatives.
Le contenu définitif de la plate-forme mutualiste 2012 (qui s’inspirera de rencontres citoyennes menées en région) sera rendu public en octobre prochain, lors des journées de rentrée de la Mutualité française qui se tiendront à Tours. Il s’agira de propositions « opérationnelles » sur la politique de santé, l’accès aux soins, la qualité de la prise en charge, la lutte contre les dépassements d’honoraires mais aussi le financement de la protection sociale ou encore le développement durable du système de santé.
En assemblée générale, le patron de la MGEN, Thierry Beaudet, a défendu les « caractéristiques propres » des mutuelles et le principe de solidarité, rempart contre la « marchandisation » de la santé. Plus que jamais, les mutuelles refusent de rembourser « à l’aveugle » et entendent jouer un rôle actif en matière de « régulation de l’offre et des dépenses de soins ». D’où la puissante offensive actuelle des mutuelles pour obtenir dans la loi la possibilité de contractualiser directement avec les professionnels (conventionnement) et de favoriser le remboursement des assurés dans le cadre de ces réseaux agréés (ce droit vient d’être refusé par le Sénat qui a retiré l’article 22 de la loi Fourcade, l’Assemblée doit encore se prononcer). « Favoriser l’accès à des soins de qualité avec un reste à charge maîtrisé pour les patients, tel est notre but », plaide Étienne Caniard, président de la Mutualité française, au sujet de cette liberté contractuelle. Pas question non plus de négocier un secteur optionnel qui élargirait la liberté tarifaire « au détriment du secteur I », prévient Étienne Caniard.
D’autres sujets préoccupent le mouvement mutualiste à l’horizon 2012. S’agissant du financement de l’assurance-maladie, Thierry Beaudet estime qu’il faudra « l’élargir en renonçant aux niches » fiscales et sociales. Le président de la MGEN a aussi des idées pour réformer la médecine libérale, et d’abord en diversifiant les modes de rémunération. « Si la consultation [médicale] n’est pas justement rémunérée, alors discutons-en mais jusqu’aux conséquences sur le juste soin, les prescriptions nécessaires et suffisantes : en sortant de la seule rémunération à l’acte. »
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