La musique adoucit l’anxiété en réanimation

Publié le 23/05/2013
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Crédit photo : S. Toubon

Même chez les patients ventilés, la musique exerce ses propriétés apaisantes et bienfaisantes. Dans une étude chez 373 patients ventilés hospitalisés dans l’une des 12 unités de soins intensifs de Minneapolis, les chercheurs ont constaté une diminution de 36% du niveau d’anxiété dans le groupe (n=126) ayant libre accès à une sélection de leurs morceaux favoris par rapport aux patients sans musique. Par voie de conséquence, la consommation de sédatifs dans ce groupe « privilégié » était diminuée de 38% par rapport aux autres.

L’étude comprenait deux groupes contrôles, l’un recevant les soins habituels, l’autre ayant le choix de porter des écouteurs « bouchons d’oreille » pour s’isoler du bruit ambiant. Le groupe des 126 patients avait la possibilité d’écouter une sélection de morceaux choisis à l’aide d’écouteur. « La musique écoutée par les patients était adaptée en fonction de leurs préférences musicales identifiées par une musicothérapeuthe de l’équipe », explique le Dr Linda Chlan (Ohio State University), l’auteur principal. Les vieux morceaux et la musique classique étaient les 2 choix préférés.

« L’auto-administration » joue un rôle important

Sur une période de 5 jours, les niveaux d’anxiété et de sédation étaient mesurés quotidiennement dans chacun des 3 groupes. Si le groupe musique avait besoin de doses plus faibles de sédatifs que le groupe « bouchons d’oreille », la réduction de l’anxiété et de l’intensité sédative n’était pas aussi significative. Le groupe musique a écouté pendant 80 minutes par jour, tandis que le groupe « bouchons d’oreille » a mis les écouteurs pendant 34 minutes.

Pour le Dr Chlan, « l’auto-administration » joue un rôle important, « les patients se sentent plus satisfaits de la prise en charge de la douleur, quand ils peuvent s’administrer leur propre médicament ». Les patients ventilés ne peuvent pas habituellement exercer de contrôle sur leur prise antalgique. « C’est inhabituel de responsabiliser les patients de réanimation et cette étude est novatrice dans le sens où les patients décident quand ils veulent écouter de la musique ». Pour le Dr Chlan, écouter de la musique, ce n’est pas seulement une activité agréable, cela met en jeu un mécanisme très complexe au niveau du cerveau, capable de bloquer des stimulus désagréables liés à l’hospitalisation.

JAM, publié en ligne le 20 mai 2013.

Dr I.D.

Source : lequotidiendumedecin.fr