Antibiothérapie dans les exacerbations de Bpco

La moxifloxacine permet d’espacer les récidives

Publié le 12/02/2007
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LE TRAITEMENT empirique par des antibiotiques des exacerbations aiguës de Bpco dans différents contextes cliniques est largement admis aujourd’hui en pratique clinique. Des études portant sur le traitement antibiotique de la Bpco ont montré des taux de guérison comparables, se situant entre 75 et 87 %. Au vu de la résistance accrue des germes pathogènes classiques des voies respiratoires à l’égard des antibioti- ques actuellement recommandés, de nouvelles substances à large spectre sont davantage utilisées.

Fluoroquinolone particulièrement active sur les micro-organismes pathogènes classiques des voies respiratoires, dont les pneumocoques résistants à la pénicilline retrouvés au cours des pneumopathies communautaires, la moxifloxacine a une diffusion pulmonaire rapide. Dans le cadre d’un vaste programme d’évaluation clinique comparative de plusieurs antibiotiques classiques, la moxifloxacine s’est révélée efficace en traitement à court terme des exacerbations aiguës de la Bpco.

Plus récemment, l’étude MOSAIC a permis de comparer les résultats à long terme d’un traitement par la moxifloxacine (Izilox) et d’une antibiothérapie classique dans les exacerbations de bronchite chronique. Dans cette vaste étude multicentrique (103 centres) menée dans 19 pays sur plus de 1 900 patients atteints de Bpco et présentant des exacerbations aiguës de bronchite (Eabc), les patients ont été randomisés pour recevoir soit la moxifloxacine 400 mg/jour pendant cinq jours, soit une antibiothérapie standard pendant sept jours selon une méthodologie en double aveugle. L’originalité de l’étude MOSAIC réside tout d’abord dans le soin apporté à caractériser la population. En effet, les patients ont été inclus en dehors de toute période d’exacerbation, ce qui a permis d’authentifier de façon précise le stade de leur Bpco et de les randomiser seulement lors de la survenue d’une Eabc.

En terme de succès clinique (guérison et nette amélioration), les résultats à court terme ont montré l’équivalence d’un traitement de cinq jours par la moxifloxacine et d’un traitement de sept jours par un traitement standard. Pour le seul item guérison (c’est-à-dire retour complet au stade de préexacerbation), la moxifloxacine a montré une supériorité statistiquement significative (69,7 % vs 62,1 %) par rapport au traitement standard.

Intervalle libre de 132 jours contre 118.

Quant aux résultats à long terme (9 mois), ils montrent que la moxifloxacine, comparativement au traitement standard, prolonge de façon significative l’intervalle libre sans exacerbation (132 jours vs 118 jours en moyenne). Cet allongement de l’intervalle libre entre deux exacerbations est une donnée importante à prendre en compte lorsqu’on la met en rapport avec les données d’études récentes mettant en avant une corrélation entre la fréquence des épisodes d’exacerbations et la vitesse de déclin de la fonction respiratoire, ainsi que l’impact sur la vie quotidienne des patients. Ainsi, MOSAIC démontre l’équivalence entre la moxifloxacine en traitement de cinq jours et une antibiothérapie classique administrée pendant sept jours en termes de succès clinique. MOSAIC montre également une différence significative en faveur de la moxifloxacine pour prolonger le délai jusqu’à la prochaine exacerbation. La moxifloxacine (Izilox) est ainsi, à ce jour, le seul antibiotique à avoir démontré son efficacité concernant l’espacement des récidives à long terme (9 mois).

Une étude post-AMM.

Enfin, en ce qui concerne les effets secondaires, un allongement modéré de l’intervalle QT ayant été mis en évidence lors du développement clinique de la moxifloxacine, une étude post-AMM a été initiée : l’étude IMMEDIAT (Izilox en pratique médicale : management, efficacité dans les infections aiguës respiratoires, tolérance) dont l’objectif était de rechercher tout événement clinique indésirable pouvant être la conséquence d’un allongement de l’intervalle QT. Dans cette étude observationnelle menée chez 13 578 patients, dans des conditions habituelles de prescription de ville, aucune manifestation clinique sévère d’un trouble du rythme cardiaque n’a été rapportée. Cette étude post-AMM confirme, dans les conditions d’usage en pratique de ville, le profil de tolérance, notamment cardiaque, de la moxifloxacine, déjà suggéré dans les études pré-AMM.

Conférence de presse Bayer à laquelle parti- cipaient S. Cohen, A. Boudjadja et P. Veyssier.

> Dr BRIGITTE VALLOIS

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8104