Plus de 20 millions de personnes en Europe souffrent de bronchite chronique (BC) essentiellement liée au tabagisme. La moitié des fumeurs ont ou auront une BC, souvent méconnue (« toux du fumeur normale »). Selon le Pr M. Miravitlles (Espagne), les trois quarts des cas ne seraient détectés qu'au stade obstructif et plus de la moitié des cas traités ne le seraient pas selon les recommandations. C'est une cause majeure de syndrome obstructif qui s'installe au fil des exacerbations aiguës (EABC), le plus souvent liées à une infection bactérienne (70 %) ou virale (entre 20 et 30 %).
La BPCO qui fait peser en Europe une lourde charge économique (50 milliards d'euros) est en passe de devenir la quatrième cause de décès. Un récent sondage international suggère que plus de la moitié des patients sont incapables de travailler, de dormir et même de vivre normalement.
L'EABC se traduit par la soudaine majoration du volume de l'expectoration, de la purulence (couleur jaune-vert à brun), de l'essoufflement et de la toux.
Concentration tissulaire broncho-pulmonaire élevée
La moxifloxacine est une fluoroquinolone particulière qui a, sur les principales bactéries respiratoires impliquées dans l'EABC, une activité bactéricide accrue contre les Gram positifs, les germes atypiques et les anaérobies, avec une activité maintenue contre les Gram négatifs. Sa concentration tissulaire broncho-pulmonaire est élevée. Sa structure ne semble pas propice à une tendance aux phénomènes de résistance.
L'étude Mosaïc, prospective, multicentrique, randomisée en double insu, a porté sur 1 935 patients ayant une bronchite chronique, un tabagisme présent ou passé et des antécédents d'EABC. Il s'agit d'un essai mené en situation au cabinet médical, pendant un an, avec évaluation de l'état du patient avant l'exacerbation. Les 733 premiers patients ayant une EABC ont été randomisés pour recevoir Izilox (un comprimé par jour pendant cinq jours) ou un traitement standard (choix entre trois différents antibiotiques) pendant sept jours.
Moindre recours à un complément
Le traitement par Izilox est associé à un taux significativement supérieur de guérisons cliniques (70,9 % contre 62,8 %) et à une éradication bactériologique plus importante (92 contre 81 %), liée en grande partie à la persistance de Hemophilus influenzae chez les comparateurs, estime le Pr R. Grossman (Canada). Dans le groupe Izilox, un moindre recours significatif à un complément d'antibiothérapie pour obtenir la guérison clinique a été nécessaire. Au cours des neuf mois de suivi, chez ces mêmes patients, les EABC ont été plus espacées (132 jours de répit contre 118). Les traitements montrent une tolérance comparable.
L'analyse de sous-groupes montre que l'amélioration concerne les sujets gravement atteints (au moins quatre exacerbations par an, maladie cardio-pulmonaire, VEMS inférieur à 50 %, corticothérapie) et aussi ceux modérément atteints.
Mosaïc se distingue des précédents essais : information sur l'état des patients avant l'étude, analyse de sous-groupe, long suivi, comparaison à plusieurs traitements classiques. D'autres grands essais (dont GIANT) avec des protocoles élaborés dans le même esprit vont suivre, indique le Dr L. Forstmeier (Bayer Allemagne).
Barcelone, conférence de presse internationale organisée par Bayer Health Care.
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