La mouche met sur la voie d'un gène impliqué dans la cancérogenèse humaine

Publié le 20/09/2001
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En travaillant sur la génétique de la drosophile, des chercheurs du Cancer Center au Massachusetts General Hospital ont identifié un gène qui pourrait jouer un rôle important dans des cancers humains. Après avoir établi, chez la drosophile puis sur des cultures cellulaires dérivées de cancers humains, l'implication de ce gène appelé « ago », les chercheurs poursuivent maintenant leurs travaux sur des tumeurs primitives humaines.
Il est plus rapide et plus facile d'étudier le matériel génétique des mouches que celui des humains et cette recherche peut se révéler riche d'enseignements, argumentent Iswar Hariharan et coll. En passant au crible 50 000 drosophiles à la recherche de mutations, les chercheurs ont disséqué les voies de la biologie cellulaire et identifié un gène nommé « archipelago » ou bien « ago » dont l'activité consiste à détruire la cycline E. La cycline E est une protéine dont la présence est indispensable à la division cellulaire. Lorsque cette protéine est détruite, les cellules restent dans un état quiescent.

La régulation de la cycline E

Dans certaines cellules cancéreuses, la régulation de la cycline E peut être altérée, postulent les biologistes, et la protéine codée par le gène ago est probablement essentielle à cette régulation.
Chez la drosophile, la protéine ago agit comme un régulateur de la cycline E, en l'amenant vers la machinerie de destruction de la cellule.
L'équipe a recherché des altérations correspondantes sur des gènes humains en étudiant des lignées cellulaires dérivées de cancers. C'est ainsi qu'ils ont confirmé leur découverte par la présence d'altérations sur plusieurs tumeurs.
« Il est maintenant utile de savoir si les tumeurs primitives humaines présentent un gène ago muté. Ensuite, si c'est le cas, nous aimerions savoir si ces mutations ont une influence sur les taux de cycline E et si elles donnent des indications pronostiques, tant sur le profil évolutif des tumeurs que sur leur réponse au traitement », poursuivent les chercheurs.

« Nature » du 20 septembre 2001.

Dr Béatrice VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6972