Selon la définition de l'OMS, la mortalité maternelle est la mort d'une femme survenue au cours de la gestation « ou dans un délai de 42 jours après sa terminaison, quelle qu'en soit la durée ou la localisation, pour une cause quelconque déterminée ou aggravée par la grossesse ou les soins » nécessaires, « mais ni accidentelle ni fortuite ». 500 000 femmes en sont victimes chaque année dans le monde. Plus de la moitié des victimes (53 % en 1995) sont des Africaines, 42 % des Asiatiques, 4 % des Latino-Américaines et 1 % des Européennes et des Nord-Américaines.
L'Institut national d'études démographiques, qui rapporte ces données*, estime cependant que dans les pays occidentaux, il y a un « sous-enregistrement important » des cas. En France, une enquête menée il y a une dizaine d'années fait apparaître que près d'un décès maternel sur deux n'est pas déclaré comme tel, ou s'il l'a été, il n'a pas été enregistré ensuite dans la bonne catégorie, conduisant ainsi à une sous-évaluation de près de 50 %. Certains médecins, par exemple, omettent de mentionner dans le certificat de décès que la femme était enceinte ou venait d'accoucher, soit parce qu'ils ne le savaient pas, soit parce qu'ils considéraient que cela était sans lien avec la mort, faute de connaître la norme OMS. Dans ces conditions, l'Organisation mondiale de la santé corrige les statistiques officielles des pays développées en les relevant uniformément de 50 %, sauf cas particuliers comme la Finlande (+ 3 %), ou la France dont elle double carrément le taux.
Pour la plupart des autres pays de la planète, qui ne disposent pas de données fiables sur les causes de décès, voire dépourvus d'état civil complet comme le Brésil ou la Côte d'Ivoire, l'OMS applique un modèle permettant d'apprécier la proportion de la mortalité maternelle parmi l'ensemble des décès de femmes d'âge fertile, en fonction de différentes caractéristiques comme l'espérance de vie à la naissance, le PNB par tête, les niveaux moyens d'instruction, d'encadrement sanitaire et médical, ou encore la fécondité.
* INED, « Population & Sociétés » N° 372, octobre 2001.
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