Regarder la mort en face, c’est ce que nous proposent deux films récents. Le plus honnête, La Petite chambre, met en scène une jeune infirmière à domicile confrontée à un patient récalcitrant. Elle s’appelle Rose, elle est traumatisée par la perte du bébé qu’elle attendait. Il est en fin de vie, grincheux, fâché avec sa famille. Elle l’apprivoise en douceur, il s’installe un temps dans la « petite chambre » prévue pour l’enfant et il meurt en paix. De bonnes intentions, des situations un brin artificielles, un message un peu naïf (tandis qu’une vie se termine, une jeune femme retrouve goût à l’existence) mais Michel Bouquet, bien sûr, est parfait en vieux bougon têtu…
Avec 127 heures, Danny Boyle est plus douteux. Pourtant, il reconstitue un fait divers authentique : tombé dans une faille rocheuse en plein désert, un randonneur américain se retrouve bloqué, le bras coincé sous un énorme rocher qui a déboulé. Condamné à une mort certaine (il n’a averti personne de son itinéraire), il survit cinq jours dans les conditions qu’on imagine… avant de se mutiler lui-même pour se dégager. On est partagé entre l’effroi (rien ne nous est épargné du calvaire du jeune homme), l’admiration (pour son courage) et l’agacement causé par une mise en scène qui fait tout ce qu’elle peut pour animer une situation forcément statique. Le cinéaste retrouve alors tous les tics tape à l’œil de son précédent succès (Slumdog millionnaire) : flash-back sur la vie du héros, clips faciles (ouverture en gros plan d’une bouteille de boisson gazeuse pour suggérer la soif du héros!). Efficace peut être, mais pas mal racoleur.
de Stéphanie Chuat et Véronique Reymond (Suisse). 87’. Avec Michel Bouquet , Florence Loiret Caille.
127 heures
de Danny Boyle (Grande Bretagne) 94’. Avec James Franco.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature