CINEMA
DE NOTRE ENVOYEE SPECIALE RENEE CARTON
E N présentant « Kaïro » à Cannes (section Un certain regard), le Japonais Kiyoshi Kurosawa, qui a déjà une vingtaine d'uvres à son actif, s'excuse en souriant timidement d'offrir « un film d'épouvante ». Il s'agit plutôt d'un film fantastique, car on ne verra rien d'horrible, mais pas pour autant moins angoissant.
« Kaïro », c'est « le circuit », en l'occurrence l'informatique et Internet. Un suicide, des images bizarres sur une disquette et tout commence à dérailler. Le diable est dans les écrans ; une métaphore qu'il ne faut sans doute pas prendre au pied de la lettre, mais tout de même signifiante. Un petit tour sur Internet et l'on est séduit par la mort, par les fantômes. « Ca revient au même qu'on soit vivant ou qu'on soit mort », dit l'un des personnages. Des protagonistes qui sont tous jeunes car, selon le réalisateur, « si un jour le monde se dérègle, les jeunes eux, n'auraient rien à perdre ».
La solitude et l'incommunicabilité à l'époque d'Internet : le sujet n'était pas forcément original et pouvait susciter une parabole plutôt lourde. Il n'en est rien : « Kaïro » est un suspense à l'atmosphère envoûtante, avec ses couleurs brunes et sombres, ses plans d'ensemble qui laissent supposer d'effrayants déroulements hors champ. Le monde de « Kaïro », si normal au début, s'autodétruit lentement mais sûrement, jusqu'à une fin qui évoque subtilement Hiroshima.
« Kaïro » aurait mérité de figurer en sélection officielle, plus vivant, actuel et novateur que bien d'autres films présentés. Mais l'essentiel est qu'on puisse le voir, dès aujourd'hui, en France. Après « Cure » ou « Charisma », il est temps de découvrir le nouveau Kurosawa.
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