La morphine réduirait l'incidence du syndrome de stress post-traumatique

Publié le 14/01/2010

La morphine pourrait réduire l'incidence du syndrome de stress post-traumatique, selon une étude consacrée à des militaires américains, publiée jeudi dans le New England Journal of Medicine. Selon cette étude qui a porté sur 696 soldats du corps des Marine atteints de blessures à la tête, un traitement rapide avec de la morphine a permis de réduire de 47 % le nombre de ceux ayant souffert ultérieurement de ce syndrome fréquent chez les anciens combattants ou des personnes victimes d'accident, de catastrophe naturel ou de viol. « Notre étude laisse penser que l'utilisation de morphine durant les premiers soins réduirait le risque ultérieur de syndrome de stress post-traumatique après une blessure grave » ont conclu ces chercheurs du Centre médical de la Marine américaine à San Diego en Californie. Les chercheurs ont analysé les dossiers médicaux de ces 696 Marines blessés en Irak entre 2004 et 2006 de manière à déterminer si de la morphine avait été utilisée dans les premiers soins. Généralement, les médecins militaires utilisent de la morphine pour les soldats les plus gravement blessés dans les deux premières heures ayant suivi la blessure. Toutefois, ils administrent parfois ce stupéfiant à des combattants souffrant de blessures moins graves pour lutter contre l’anxiété. L’étude a montré que 243 de ces 696 soldats, hommes et femmes, ont été diagnostiqués comme ayant un syndrome de stress post-traumatique dans une période de deux ans après avoir été blessés. Après avoir pris en compte la gravité des blessures, l'âge et certains facteurs cliniques, les chercheurs ont conclu que ceux ayant été traités avec de la morphine dès le début, étaient deux fois moins nombreux à souffrir de ce syndrome. Plusieurs médecins n'ayant pas participé à cette recherche ont prévenu que tout bienfait de la drogue devait néanmoins être mis en perspective avec le risque d'accoutumance présenté par un usage répété ainsi que les effets sur la mémoire des événements vécus.


Source : lequotidiendumedecin.fr