De notre correspondant
Une cellule de réflexion doit se réunir cette semaine au ministère de la Santé, avec notamment Edouard Couty, directeur de l'Hospitalisation et de l'Organisation des soins (DHOS), Philippe Ritter, directeur de l'agence régionale de l'hospitalisation (ARH) de la région Rhône-Alpes, et François Grateau, directeur du CHU de Lyon .
Objet de cette première réunion de travail convoquée par Bernard Kouchner : examiner point par point la façon dont s'appliquent aux Hospices civils de Lyon le programme d'investissements et le projet d'établissement, pour que soit enfin définitivement calé le contrat d'objectifs et de moyens en discussion depuis plusieurs mois entre le CHU et l'ARH. La cellule a jusqu'à la fin du premier trimestre 2002 pour aboutir.
Modernisation
Décidé à « défendre et développer le CHU de Lyon », Gérard Collomb, maire socialiste de Lyon, connaît bien les Hospices civils. Il en est administrateur depuis qu'il est conseiller municipal et il sera maintenant, il vient de l'affirmer, « un président de plein exercice ». Il a en outre personnellement « expérimenté » un service de chirurgie de l'hôpital Edouard-Herriot, où il avait choisi d'être hospitalisé pour une intervention bénigne au début de l'été.
Elu depuis six mois, il veut à la fois « conforter l'excellence du CHU », mieux « valoriser son image au service de la ville », tout en poursuivant la restructuration en cours. Pas question pour lui, donc, d'adopter l'attitude plus que prudente de son prédécesseur, Raymond Barre, qui avait demandé en 1995 un audit du plan de modernisation imaginé en 1990-1991 par l'équipe du maire précédent, Michel Noir, ce qui avait freiné le projet d'au moins un an. Mais, justement parce qu'il connaît bien « son » CHU, Gérard Collomb s'en était inquiété lors d'un rendez-vous avec Bernard Kouchner le 23 août, notamment au niveau du financement de son programme de modernisation.
Sous conditions
Il n'aura pas eu beaucoup à attendre pour recevoir une réponse. En effet, dans une lettre en date du 6 septembre, le ministre de la Santé informe le maire de Lyon qu'il « examinera avec attention les conditions financières d'un programme d'investissements qui accélère l'adaptation du CHU à son environnement ».
Bonne nouvelle : le ministre promet son soutien au premier magistrat de Lyon. Mais un soutien assorti de conditions : il faut notamment, poursuit Bernard Kouchner, que le CHU « développe les réseaux et les complémentarités, améliore la sécurité des installations et rationalise rapidement ses services d'urgences ».
Et surtout qu'il « repense les organisations internes dans le souci d'une très grande transparence du devenir des sites, notamment de l'hôpital Edouard-Herriot ».
Voilà qui est clair : le projet de restructuration du CHU lyonnais, qualifié de « tripolaire », puisqu'il vise schématiquement à répartir en trois grands centres multidisciplinaires l'ensemble de ses activités, n'a, depuis l'origine, il y a dix ans, jamais vraiment tranché au sujet fleuron historique de l'institution, l'hôpital Edouard-Herriot, dont la structure pavillonnaire oblige chaque année à une coûteuse et constante modernisation in situ.
Objet de différentes et successives versions, le sort de cet établissement, l'un des plus grands de France, reste très flou pour l'après 2006-2007, lorsque toutes ses activités de gynécologie, obstétrique, pédiatrie auront été transférées au sein de l'hôpital mère-enfant, nouvellement construit. En expliquant de son côté « qu'il entend remettre le devenir de l'hôpital Edouard-Herriot au rang des priorités », Gérard Collomb vient de jeter un pavé dans la mare, tout en pariant que l'Etat le soutiendrait dans sa volonté : accélérer, mais aussi compléter la modernisation du CHU.
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