Transmission neuronale

La mobilité des récepteurs est essentielle

Publié le 27/05/2008
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LES TRAVAUX des équipes de Daniel Choquet et coll.* suggèrent des pistes de recherche portant sur la mobilité des récepteurs pour des troubles neurologiques ou psychiatriques qui dépendent d'une mauvaise communication entre les neurones, comme la maladie de Parkinson, l'Alzheimer, les TOC… Ces équipes se sont intéressées à la dynamique des récepteurs des neurotransmetteurs dans le cerveau. Elles montrent que ces récepteurs se déplacent très rapidement et selon une dynamique qui joue un rôle jusqu'à présent insoupçonné dans la transmission de l'influx nerveux d'un neurone à l'autre. Cette très grande mobilité permet le remplacement en quelques millisecondes de récepteurs désensibilisés par des récepteurs « naïfs » au niveau de la synapse. Ce mouvement contrôle la fidélité du transfert de l'information.

Une modification de cette mobilité peut avoir un impact lors de la transmission synaptique à des fréquences élevées, entre 50 Hz et 100 Hz, qui sont celles intervenant dans des processus de mémorisation, d'apprentissage et de stimulation sensorielle.

Les scientifiques montrent aussi que des séries prolongées de stimulations à haute fréquence induisent une augmentation du calcium dans les synapses et provoquent l'immobilisation des récepteurs, ce qui est un mécanisme de sécurité, évitant une surexcitation du neurone post-synaptique.

Les travaux suggèrent que certains dysfonctionnements de la transmission neuronale pourraient être dus à un défaut de stabilisation des récepteurs.

Enfin, les stimulations à haute fréquence, utilisées pour traiter la maladie de Parkinson ou les TOC, pourraient faire intervenir la mobilité des récepteurs.

* Les équipes de Daniel Choquet (CNRS/université de Bordeaux-II) ont publié leurs travaux réalisés en collaboration avec des physiciens du Centre de physique moléculaire optique et hertzienne (CPMOH) et des équipes allemandes et américaines, dans le numéro du 11 avril de « Science ».

> Dr BÉ. V.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8379