De notre correspondante
A l’INSTAR des maisons médicales de garde, les maisons de santé ont le vent en poupe. Si elles offrent un moyen de lutte contre la désertification des professions de santé, notamment dans les zones rurales, elles répondent surtout à deux souhaits : celui de rompre avec l’exercice isolé et de conduire des actions communes de santé publique. A Pont-d’Ain, «c’est d’abord une volonté d’exercer en groupe qui a guidé l’association des professionnels de santé(1) dans l’élaboration de ce projet», indique le Dr Pierre de Haas, généraliste et cheville ouvrière de la maison de santé.
Cette volonté a d’ailleurs été poussée au-delà du champ sanitaire, puisque «nous sommes l’une des seules maisons de santé en France à avoir intégré le centre social dans nos murs», précise-t-il. La mise en oeuvre du projet n’a pas été une mince affaire : les professionnels de santé, engagés dans la construction d’un nouveau bâtiment de 1 000 m2, ont dû mener d’âpres négociations avec la mairie de Pont-d’Ain pour que cette dernière accepte de racheter un quart des locaux afin de le louer au centre social via le conseil général de l’Ain.
Améliorer la qualité des soins.
La construction de la maison de santé représente un investissement de 1,6 million d’euros. Mais, contrairement à d’autres structures de ce type, qui sont parvenues à recevoir des aides de leurs communautés de communes et de l’union régionale des caisses d’assurance-maladie (Urcam), comme ce fut le cas de la maison de santé de Saint-Amand-en-Puisaye, créée en mai 2005 dans la Nièvre, celle de Pont-d’Ain commencera à fonctionner sans subvention. « Nous avons la malchance d’être sur une commune qui n’a pas de moyens et le conseil général a estimé que nous étions des nantis, déclare le Dr de Haas. Nous envisageons néanmoins de monter un dossier de fonctionnement en réseau autour de la maison pour solliciter des financements du Fonds d’aide à la qualité des soins de ville (Faqsv) . » L’association nourrit déjà quelques projets qui ne relèvent pas encore d’un objectif de santé communautaire à proprement dit, mais qui s’en approche. En l’occurrence, il s’agirait «de travailler, par exemple, sur la diététique auprès des femmes maghrébines diabétiques de plus de 50 ans», dit le Dr de Haas.
Pour l’heure, les différents professionnels de santé, qui ont intégré leurs locaux à la mi-juin, apprennent à se connaître.
«L’ambiance est très bon enfant, tout le monde est enchanté», estime Pierre de Haas. Quant aux patients, ils perdent, selon lui, en proximité, mais pourraient gagner en continuité des soins.
(1) L’Association des professionnels de santé de Pont-d’Ain réunit 4 généralistes, 2 infirmières, 2 kinésithérapeutes, 2 pharmaciens, 3 orthophonistes, 1 neuropsychologue et 1 diététicienne.
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