ROSELYNE BACHELOT souhaite que la Haute Autorité de santé (HAS) joue un plus grand rôle dans l'évaluation médico-économique du système de santé. C'est ce qu'a affirmé la ministre de la Santé lors des premières rencontres organisées en début de semaine par la HAS sur l'amélioration de la qualité des soins. Roselyne Bachelot a rappelé que les débats parlementaires lors du PLFSS 2008 avaient soulevé la nécessité de définir un «parcours de soins efficient permettant la prise en charge des maladies chroniques au meilleur rapport coût/efficacité possible». Créée par la réforme de l'assurance-maladie de 2004, la HAS est chargée de produire des avis sur les prises en charge et les remboursements de médicaments en fonction de leur efficacité. «Je n'ai jamais oublié que les préoccupations financières ne servaient qu'un seul objectif: apporter aux Français les soins dont ils ont besoin, tout en rendant notre pacte social soutenable pour les finances publiques.» Devant quelques centaines de personnes présentes à la Cité des sciences, Roselyne Bachelot a par ailleurs invité la HAS à faire preuve de «davantage de sélectivité dans la définition du panier de soins» remboursables par la Sécurité sociale. «La Haute Autorité de santé a la mission de séparer l'essentiel de l'utile et de l'accessoire», a estimé la ministre de la Santé. Selon elle, «les techniques, les produits, les organisations doivent répondre à cette question: est-ce que j'apporte suffisamment à la santé des Français pour justifier de coûter plus cher?». La ministre de la Santé se défend de «rationner les soins»: « Ce n'est pas rationner les soins que choisir le mode d'intervention le plus efficace pour un coût donné, bien au contraire. [...] Est-ce de la qualité que de mettre en oeuvre, voire de rembourser, des actes peu utiles ou coûteux, au seul prétexte qu'ils sont utilisés depuis longtemps?»
Lors de son intervention devant la HAS, Roselyne Bachelot a également annoncé que les décrets de mise en oeuvre de la formation médicale continue (FMC) obligatoire des professionnels de santé seraient «signés dans les plus brefs délais»;«2008 sera l'année du lancement du nouveau dispositif et je m'apprête à signer dans les plus brefs délais les décrets de mise en oeuvre». La ministre de la Santé a exprimé le souhait de voir ce dispositif d'évaluation et de formation «garantir le socle minimal de qualité et de mise à jour des connaissances». Attendu depuis plusieurs mois, ce décret ne prévoit plus la création des conseils régionaux de formation médicale continue (CRFMC) qui devaient initialement valider les obligations quinquennales de formation et d'évaluation des médecins (« le Quotidien » des 10 et 12 décembre).
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