L E traitement de patients qui présentent une dépendance aux opiacés par la méthadone délivrée en ville se révèle globalement satisfaisant. Une étude réalisée sur le sujet, en collaboration avec l'assurance-maladie, dans les Bouches-du-Rhône, le souligne*.
Portant sur 1 714 délivrances en officines au profit de 154 personnes, cette enquête a été effectuée, de septembre à décembre 1999, dans le quatrième département français pour le nombre d'usagers d'opiacés. 591 sujets étaient traités à l'aide de la méthadone, dont 69 par des médecins libéraux. L'âge moyen de la population observée est de 30 ans environ. Plus d'un sur deux a bénéficié de prescriptions uniquement libérales et 34 % en établissements de santé. Les prescriptions de ville ont impliqué 82 généralistes, dont la très grande majorité sont des non-spécialistes. La durée moyenne entre deux délivrances est de 7 jours, avec une dose quotidienne de 50 mg. Au cours de la période considérée, deux patients sur cinq ont bénéficié de benzodiazépines ou apparentées.
En conclusion, commentent les enquêteurs, « l'absence de spécialisation des praticiens libéraux n'est pas en contradiction avec les recommandations officielles : le médecin suivant le patient doit être épaulé par un réseau ville-hôpital (ce qui ne signifie pas qu'il doive se spécialiser en substitution) et le centre de soins spécialisés aux toxicomanes doit proposer au patient un relais par son médecin traitant ». En outre, il apparaît que « le nomadisme médical » est un comportement très minoritaire (7,1 %), si l'on définit cette pratique par un nombre de prescripteurs supérieur à deux sur 4 mois. Seule la délivrance de flunitrazépam (18 patients) constitue un point faible. Cette molécule, connue pour son utilisation détournée, est, en outre, associée à la prise d'autres benzodiazépines.
* Bulletin épidémiologique hebdomadaire, n° 32/2001 du 7 août.
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