LES RÉSULTATS d'une étude présentée au congrès américain de cancérologie (ASCO) n'ont dû être qu'une demi-surprise pour ses auteurs, S. Jirlerspong et A. M. Gonzalez-Angulo (Texas). Après analyse rétrospective de dossiers, ils ont constaté que la metformine majore la réponse thérapeutique des femmes atteintes d'un cancer du sein lorsqu'elle est associée à une chimiothérapie précédant la chirurgie. Demi-surprise, car l'étude avait été lancée après le constat d'une moindre incidence et d'un meilleur pronostic des cancers chez les patients sous metformine.
Dans le centre de cancérologie où ils exercent, les auteurs ont analysé les dossiers de 2 529 patientes atteintes d'un cancer mammaire débutant et avaient bénéficié d'une chimiothérapie néoadjuvante avant la chirurgie. Parmi elles, 68 étaient diabétiques sans metformine et 87 en recevaient. Chez ces femmes diabétiques, le taux de réponse thérapeutique a été triplé sous metformine : 24 % contre 8 %.
Deux hypothèses explicatives sont proposées : soit la baisse de l'insulinorésistance agit en diminuant le taux d'insuline, connue comme un facteur de croissance tumoral ; soit la molécule aurait un effet antitumoral propre. De nouveaux travaux pourraient apporter des éléments de réponse. L'équipe envisage aussi de lancer un essai associant la metformine à une hormonothérapie dans le cancer du sein métastasé chez des femmes obèses.
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