1794 : LA PAGE la plus tragique de la Révolution française se ferme, avec la chute de Robespierre et la fin de la Terreur. Juliette Récamier a alors à peine 20 ans (elle naquit en 1777, dans une famille de la bourgeoisie lyonnaise) et commence à s’épanouir dans le cadre de cette nouvelle société florissante de la fin du XVIII e et du début du XIX e. La France, désireuse d’oublier les années d’agitation, d’exaltation et d’angoisse qu’elle vient de vivre, se lance dans une course au plaisir. À l’austérité obligée d’hier vont succéder la frivolité et l’exubérance, qui se traduisent par l’apparition de modes nouvelles dans l’art, le mobilier, le costume, comme dans les murs, et surtout par un formidable élan créateur.
Figure marquante de la vie culturelle du Directoire, Juliette Récamier contribua fortement à l’éclosion d’un goût nouveau, entre néoclassicisme et balbutiements du romantisme. Modèle d’une grande beauté, mécène, collectionneuse, elle fascina de nombreux peintres et sculpteurs qui livrèrent de brillants portraits de leur « muse » (Joseph Chinard, Jacques-Louis David, Canova), elle fut l’amie de grands écrivains (Madame de Staël, Chateaubriand…), ouvrit un salon brillant qui réunissait la fine fleur des milieux intellectuels et politiques de son temps et fit preuve de talent et d’audace, dans le réaménagement de son hôtel particulier comme dans ses tenues vestimentaires (ses fameux drapés « à la grecque » sont considérés comme une révolution dans l’histoire de la mode).
Des peintures, des sculptures, des dessins, des gravures, des pièces de mobilier, des objets d’art et des costumes rendent hommage à cette brillante figure, à son esprit, à sa beauté et à « son existence idéale » pour reprendre le mot de Chateaubriand.
Musée des Beaux-Arts, 20, place des Terreaux. Jusqu’au 29 juin.
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