Deux cas de malades infectés par la bactérie de type NDM-1, résistante aux antibiotiques, ont été identifiés en Autriche, chez des personnes ayant été contaminées dans des hôpitaux à l'étranger, a annoncé vendredi le ministère de la Santé Autrichien. Les deux patients ont été traités par la clinique universitaire de Graz (sud-est de l'Autriche), l'une venait du Pakistan et a été soignée et guérie, la seconde venue du Kosovo est toujours en traitement, selon un communiqué du ministère. Le même jour, le site internet du Progrès rapportait que deux patientes hospitalisées au CHU de Saint-Etienne (Loire) ont présenté un cas de résistance aux antibiotiques. L'une des patientes, arrivée d'Inde, est infectée par la bactérie multi-résistante NDM-1, dont seul un cas avait été décelé jusqu'à présent en France. L'autre patiente, revenue du Maghreb, a aussi présenté une résistance aux antibiotiques mais la bactérie NDM-1 n'en était chez elle qu'au stade dit de "portage", c'est-à-dire qu'elle n'a pas provoqué d'infection.
NDM1 est le nom de code d’un gène de résistance qui s'est propagé dans plusieurs types de bactéries, un phénomène mis en évidence par une étude publiée mi-août par The Lancet. Ce gène permet la synthèse d'une enzyme qui inactive la majorité des antibiotiques disponibles, y compris les carbapénèmes, réservés aux infections très sévères. Les bactéries deviennent multirésistantes et donc extrêmement difficiles à traiter. Le problème majeur est que NDM-1 n’est pas seulement nosocomial mais touche des entérobactéries fréquentes dans les infections communautaires. Il est donc possible que la résistance se diffuse facilement en-dehors des structures hospitalières.
Le réservoir se situe dans le sous-continent indien : Pakistan, Inde, Bangladesh. Ces bactéries se transmettent par voie féco-orale par les mains sales ou les objets contaminés et elles peuvent être importés par des patients hospitalisés en Inde. Le tout premier cas a été identifié en 2008, en Suède, chez un patient d'origine indienne transféré depuis un hôpital indien vers un centre de soins suédois. Un cas a été rapporté en France en Avril 2010 chez un patient ayant été hospitalisé en Inde. « Il est simplement porteur et ne présente pas d’infection liée à la bactérie » indiquait la Direction Générale de la Santé. Par ailleurs, une grande partie des cas importés proviennent du « tourisme médical », une pratique très prisée outre-Manche.
Selon le communiqué du 17 Août 2010 de la Direction Générale de la Santé après avis du Haut Conseil de Santé Publique, les principales mesures devraient comporter :
-mise en œuvre d’un dépistage de ces bactéries chez les patients provenant d’un hôpital étranger
-renforcement des mesures d’hygiène autour de ces patients
-surveillance nationale accrue de la résistance à certains antibiotiques
-rappel du bon usage des antibiotiques
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