EN PRESENTANT différents objets à des rats naïfs puis en mesurant l'activité du cerveau de ces rongeurs pendant les deux jours, des chercheurs de l'université de Duke (Durham, Caroline du Nord) ont détecté des signaux qui confirment l'importance du sommeil dans la consolidation de la mémoire. D'après les travaux de Riveiro et coll., une très grande partie des aires cérébrales serait impliquée dans les processus de mémorisation au cours du sommeil à ondes lentes.
Cette découverte ne remet cependant pas en question le rôle du sommeil paradoxal dans la consolidation de la mémoire : les deux phases du sommeil semblent avoir des fonctions séparées mais complémentaires dans la mémorisation. Pour Sidarta Ribeiro, « les périodes de sommeil lent sont très longues et produisent une réminiscence et probablement une amplification des traces de mémoire. Les épisodes de sommeil paradoxal subséquents, très courts, entraînent l'expression de gènes qui permettent le stockage des informations traitées pendant le sommeil lent ».
Des électrodes dans le cerveau.
Pour arriver à cette conclusion, Ribeiro et coll. ont placé une centaine de minuscules électrodes dans le cerveau de rats. Les électrodes ont été réparties au niveau de quatre régions cérébrales impliquées dans la formation de la mémoire et dans le traitement sensoriel. La technologie d'enregistrement des neurones utilisée au cours de ce travail est identique à celle employée dans l'expérience qui a permis à des singes de contrôler un bras robotisé en octobre dernier.
Les rats ont ensuite été mis en présence de quatre objets qui leur étaient inconnus (une balle de golf, une brosse à ongles, un bâton en bois avec des punaises et un distributeur de céréales). Leur activité cérébrale a été enregistrée avant, pendant et après leur découverte de ces nouveaux objets.
En analysant des signaux enregistrés pendant les 48 heures suivant l'expérience, les auteurs ont observé la « réverbération » de combinaisons d'ondes cérébrales dans toutes les aires cérébrales étudiées. Ce phénomène est en particulier associé aux période de sommeil lent des animaux.
Ribeiro et coll. souhaitent poursuivre leur étude en enregistrant l'activité d'autres régions cérébrales et en prolongeant la durée des enregistrement au-delà de 48 heures. Ils projettent également d'utiliser des rats génétiquement modifiés afin d'étudier l'impact de gènes spécifiques sur les processus de mémorisation.
article en ligne sur www.plos.org.
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