L’Association française d’Urologie fait la part belle à la médecine sexuelle à l’occasion de l’édition 2012 de son congrès qui se tient du 21 au 24 novembre, à la porte Maillot (Paris). Cette discipline a fait l’objet d’un rapport qui sera présenté demain samedi. Ce document dresse un état des lieux complet des connaissances sur le sujet avec l’objectif d’aider les urologues dans leur pratique quotidienne. Leurs patients sont en effet de plus en plus nombreux à les questionner sur leur sexualité.
« On ne meurt pas de sexualité mais lorsque cela ne fonctionne pas on peut être très malheureux et il y a une demande croissante de la part des hommes comme des femmes dans ce domaine », explique l'urologue François Giuliano (hôpital Raymond Poincaré, Garches), un des auteurs du rapport. Troubles du désir et de l'orgasme chez la femme, effets iatrogènes des médicaments sur la sexualité, chirurgie réparatrice des mutilations sexuelles féminines ou encore sexualité du couple âgé sont quelques-uns des sujets abordés dans ce rapport.
« Ces dix dernières années, il y a eu des progrès considérables dans la connaissance des mécanismes des troubles sexuels, dans leur traitement, et il y a une attente croissance de la population », explique le Pr Giuliano. Une majorité d'urologues, dont la moyenne d'âge est de 50 ans, n'ont pas eu de formation spécifique dans ce domaine alors qu'en cabinet ils accordent une place grandissante à la vie sexuelle.
Iatrogénie médicamenteuse
Exemple avec un sujet d'importance grandissante pour les urologues : la iatrogénie sexuelle médicamenteuse. « De très nombreux médicaments peuvent induire des problèmes de sexualité, comme par exemple la dysfonction érectile entraînée par des anti-hypertenseurs », explique le Pr Giuliano. « Mais il y a une méconnaissance extraordinaire à ce sujet alors que c'est une cause importante de non respect du traitement » par les hommes, indique-t-il.
Les urologues doivent aussi savoir répondre aux questions de moins en moins exceptionnelles de couples âgés de 75 à 80 ans qui souhaitent avoir une sexualité plus satisfaisante. Selon des chiffres diffusés par l'AFU, près de 90% des femmes de plus de 50 ans vivant en couple se déclarent aujourd'hui sexuellement actives contre 77% en 1992 et 53% en 1970. « L’acceptation du vieillissement de l'autre est essentielle pour continuer à se projeter dans une relation sexuelle » souligne le Pr Giuliano, pour qui les conseils du spécialiste peuvent être précieux dans ces cas.
Un avant goût du rapport sur la médecine sexuelle de l'AFU.
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