L ES médecins de médecine physique et de réadaptation (MPR), spécialité reconnue dans tous les pays de la Communauté européenne, traitent des patients porteurs de pathologies allant du lumbago aigu à la paraplégie, avec le souci commun de la restauration fonctionnelle. Mille huit cents spécialistes exercent en France dans des services hospitaliers, des centres de rééducation et dans le secteur libéral. Ils peuvent recevoir un jeune sportif avec un traumatisme mineur qui souhaite reprendre ses activités dans les meilleures conditions, mais aussi coordonner un long processus de réadaptation pour les grands accidentés de la vie (cérébro-lésés, blessés médullaires, grands brûlés, amputés, etc.).
Réduire les conséquences fonctionnelles physiques
Le médecin de MPR intervient pendant toute la prise en charge du patient, de la phase aiguë à la phase de réinsertion. « Son rôle est de coordonner et d'assurer la mise en application de toutes les mesures visant à prévenir ou à réduire au minimum inévitable les conséquences fonctionnelles physiques, psychologiques, sociales et économiques des déficiences et des incapacités », a souligné le Pr Alain Delarque (hôpital de La Timone, Marseille), président de la Fedmer (Fédération française de médecine physique et de réadaptation) qui rassemble toutes les structures nationales représentatives de la médecine physique et de réadaptation. Les médecins impliqués dans cette spécialité travaillent pour l'amélioration de la qualité des soins et pour la mise en place de réseaux ville-hôpital capables d'assurer la continuité des soins.
Les réseaux ville-hôpital
Deux exemples parmi tant d'autres illustrent ce propos : le premier concerne le réseau ville-hôpital pour enfants après atteinte cérébrale acquise en Ile-de- France et, le second, l'orientation précoce à l'AP-HP de personnes handicapées adultes.
1) En 1994, l'hôpital Necker - Enfants-Malades est devenu le lieu unique d'accueil 24 h/24 h des urgences neurochirurgicales de l'enfant en Ile-de-France. Cette étape a été déterminante pour la constitution d'un réseau de soins à caractère régional. En amont, la prise en charge préhospitalière s'est structurée avec pour conséquence la quasi-disparition des transports secondaires. En aval, la prise en charge hospitalière en service de rééducation est assurée par le service de rééducation d'enfants spécialisé dans les atteintes neurologiques acquises de l'hôpital national de Saint-Maurice, structure dirigée par le Dr Anne Laurent-Vannier. En 1997, cette organisation hospitalière a été enrichie par la création d'une structure médico-sociale expérimentale au fonctionnement administratif novateur : le centre de ressource pour enfants avec atteinte cérébrale acquise. Cette structure est dévolue aux enfants pour lesquels se pose à distance de l'hospitalisation un problème particulier d'insertion familiale, scolaire ou sociale.
Le réseau mis en place donne la possibilité d'un suivi du lieu et du moment de l'accident jusqu'au domicile, éventuellement plusieurs années après le traumatisme. Ce réseau s'est ouvert depuis à d'autres mécanismes de lésions cérébrales acquises : accident vasculaire, méningo-encéphalite, tumeurs.
Eviter les ruptures dans le parcours des patients
2) L'importance des déficiences et du handicap place de nombreuses personnes handicapées dans une nouvelle situation sociale et professionnelle qui nécessite de réfléchir à un nouveau projet de vie. Afin d'éviter autant que possible les ruptures ou les pertes de temps inutiles dans le parcours des patients vers la réinsertion, une opération visant à favoriser la précocité de l'orientation pour les patients concernés en vue d'un parcours de réinsertion sociale et professionnelle a été mise en place à l'hôpital Raymond-Poincaré, de Garches. Ce projet entend créer une équipe mobile, au service des équipes hospitalières des unités de médecine physique et de réadaptation AP et hors AP de Paris et banlieue. Composée d'un conseiller en insertion et d'une assistante sociale, cette équipe mobile aura une mission d'information auprès des équipes hospitalières, une mission d'information des patients, une mission de conseil et d'appui logistique pour toute démarche administrative à engager, une mission de relais entre l'hôpital et les COTOREP ou les structures d'aide à l'orientation. Ce projet entend aussi s'appuyer sur l'expérience de l'équipe d'accompagnement à l'insertion sociale et professionnelle de l'hôpital et notamment de la structure ORASIS, pour mettre en place un centre de documentation et d'information (CDI) et disposer d'organisations partenaires en Ile-de-France.
D'après les différentes tables rondes sur la prise en charge ambulatoire des personnes handicapées, avec la participation de la Fedmer (Fédération française de médecine physique et de réadaptation) au cours du 2e Forum de coordination médicale à domicile Domedica.
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