Abreuvés régulièrement par les atermoiements de nos politiciens et de notre directeur de la CNAM, nous devons nous rendre à l’évidence : le praticien va devoir effectuer des économies pour assurer la pérennisation de notre Sécurité sociale.
Cependant, le médecin (généraliste ou non) a reçu une formation basée sur l’écoute et l’examen du patient. Dans cette perspective, il tente de soulager, de répondre aux attentes, mais aussi de trouver les raisons responsables d’une symptomatologie. Ainsi, lorsqu’une personne consulte pour un problème d’épigastralgies insomniant, le généraliste va se gratter la tête. Dans un premier temps il va demander au patient les caractères de la douleur, puis il va l’examiner (inspection, palpation et auscultation). Ensuite, il va tenter d’établir un diagnostic. Il peut s’agir d’une gastrite, d’une pancréatite, d’un infarctus… Bref, sa responsabilité va être engagée dans cette prise en charge ; un faux pas pouvant avoir des conséquences désastreuses pour son patient et sa réputation.
Aussi, lorsqu’en fin de consultation il aura pris la décision la plus appropriée, et qu’il aura prescrit un IPP, par exemple, il ne va pas s’amuser à discuter sur la demande expresse du patient (qui a entendu parler des effets néfastes du générique dans les médias) d’apposer la mention « Non Substituable ». Le généraliste, après avoir effectué sa démarche intellectuelle, ne va pas passer encore 10 mn pour expliquer le bien fondé du générique. Il a pris d’importantes responsabilités sur ce cas et il n’a pas à se substituer à nos organismes sociaux !
Si la CNAM souhaite effectuer des économies sur les médicaments, elle est en devoir de fixer un prix plafond, contrôler et éduquer les patients par le biais des médias (et arrêter de trouver des têtes de Turc. Les médecins sont là pour dispenser des soins et une pratique la plus adéquate possible pour la situation du moment et assurer le bien être de son patient… Tout un art !
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