Le quinté des spécialités les plus prisées par les étudiants en médecine change peu ou prou d'une année sur l'autre. Spécialités médicales et chirurgicales, anesthésie-réanimation, pédiatrie et gynécologie-obstétrique font toujours partie des premiers souhaits des 5 119 futurs internes. Mais cette année, la procédure de choix des postes d'internat, qui a démarré la semaine dernière et se déroule jusqu'au 25 septembre dans un complexe de Lognes (Seine-et-Marne), a réservé une surprise. La médecine générale a en effet tiré son épingle du jeu (« le Quotidien » du 16 septembre).
Lors des deux premières journées de la procédure baptisée « amphithéâtre de garnison », 1 400 étudiants se sont succédé à l'appel de leur nom devant un immense tableau. Après avoir pris connaissance des postes restant à pourvoir, ils ont opté pour l'un de ceux restant disponibles parmi les 11 filières et 28 villes. Mardi matin, la major de la promotion a ouvert le bal en optant pour la gynécologie-obstétrique à Montpellier.
Parmi les 1 400 premiers étudiants à avoir fait leur choix, 633 se sont tournés vers les spécialités médicales – sur les 885 postes disponibles. Les « spé-méd » demeurent, plus que jamais, les plus prisées. À l'issue de la 2e journée de choix, plus aucun poste n'était disponible dans cette filière dans les grandes facultés : Paris, Lyon, Aix-Marseille, Nantes, Montpellier, Bordeaux et Toulouse. Les spécialités chirurgicales ont attiré 258 étudiants (sur 550 postes ouverts). Les chiffres montrent une fois de plus que la chirurgie ne jouit plus de son lustre d'antan. Et le dernier poste de la discipline devrait être pris bien au-delà de la 3 000e place. L'anesthésie-réanimation (118 postes pourvus sur 260) et la gynécologie-obstétrique (67 sur 155) conservent les faveurs des étudiants. Sur sa lancée des dernières années, la pédiatrie (97 postes pourvus sur 200) continue de séduire les futurs médecins. La surprise, cette année, réside dans les bons résultats de la médecine générale. La spécialité a rencontré davantage de succès que par le passé auprès des étudiants puisque 141 des 1 400 premiers classés l'ont choisie. Le premier d'entre eux était d'ailleurs classé 96e. «Ces résultats sont nettement meilleurs que l'an dernier, commente Bérengère Crochemore, présidente de l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG). Le travail de valorisation de la médecine générale commence à payer. Les mentalités changent aussi. Il n'y a pas eu de sifflements dans l'amphi cette année quand les premiers étudiants ont annoncé qu'ils optaient pour la médecine générale!» Pour Anne-Laure Lepori, présidente de l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), cette performance n'est qu'un «début»:«Les résultats seront encore meilleurs l'an prochain puisque l'actuelle promotion de DCEM3 a été en stage de médecine générale, qui est devenu obligatoire cette année.» L'avancée est notable. En 2004, alors que la médecine générale était offerte pour la première année au choix d'internat, seulement 57 étudiants sur les 1 037 premiers classés avaient demandé un poste de médecine générale (« le Quotidien » du 20 septembre 2004).
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