Roselyne Bachelot n’a pas vraiment donné aux généralistes de MG France les réponses qu’ils auraient souhaité entendre, mais elle s’est montré à l’écoute de leurs problèmes. Telle était en tout cas l’analyse des responsables de MG France après l’intervention de la ministre samedi 27 mars lors du Vème congrès du syndicat à Lille. A l’issue du discours de celle-ci, Vincent Rébeillé Borgella, Secrétaire général de MG France, concédait en effet que la ministre était consciente des problèmes rencontrés par la profession, mais il regrettait qu’elle n’ait rien annoncé de vraiment concret.
Pour autant, Roselyne Bachelot a dit aux 300 généralistes présents à Lille qu’elle les avait compris sur les sujets qui fâchent. « Je vous ai entendu sur l’organisme de gestion du développement professionnel continu (le fameux DPC,Ndlr), je vous ai entendu sur la continuité des soins et la déclaration des absences ou encore le contrat santé solidarité. Sur tous ces sujets, je vous réaffirme que j’entends agir avec pragmatisme et responsabilité. » Ce ton compréhensif signifie-t-il que la ministre est prête à revoir sa copie sur certains points de la réforme « HPST » ? Peut-être… Ainsi, a-t-elle promis « que les décrets qui posent problème pourront être revus et assouplis. »
Pour le reste, on chercherait avec peine, la moindre annonce à caractère tarifaire dans son discours, en dépit des appels réitérés de Claude Leicher sur le sujet. « Fiers de leur métier, les généralistes sont aujourd’hui en colère (…) Le modèle économique de la médecine générale est en danger, certains actes voient leur revalorisation bloquée depuis 1996 », a souligné le président de MG France, en martelant, à propos des « neuf de la Drôme » dont il fait partie : « Je continuerai à coter et à appliquer le Cs. »
Que contiendra le plan Sarkozy pour la « médecine de proximité » ?
Voilà donc Roselyne Bachelot dument prévenue de la détermination de MG France, alors que le syndicat organise une deuxième Journée de fermeture des cabinets le 8 avril après celle du 11 mars. Pour autant, la responsable gouvernementale est restée discrète sur la satisfaction des revendications immédiates des médecins généralistes. En revanche, elle a évoqué le « Plan en faveur de la médecine de proximité » sur lequel devrait déboucher la « grande concertation » annoncée par Nicolas Sarkozy trois jours auparavant. « C’est une chance pour vous », a-t-elle affirrmé à l’attention des congressistes, assurant que la médecine générale serait « l’une des priorités de la deuxième moitié du quinquennat ».
Et, sans s’aventurer sur les platebandes du président de la République, elle a tenté d’en définir les grands axes : « simplifier votre travail et libérer du temps médical pour que vous puissiez vous alléger des tâches administratives et vous recentrer sur votre cœur de métier », « valoriser les médecins qui entreprennent », notamment dans le cadre des maisons de santé et « promouvoir des modes de rémunération adaptés à votre spécialité et à vos missions. » Elle a cité aussi la nécessité de faciliter les coopérations ville-hôpital et « les regroupements pluridisciplianires.»
Au total, le courant est plutôt bien passé à Lille entre la ministre et les cadres syndicaux MG France, même si ces derniers restent sur leur faim. A l’issue de son intervention, Roselyne Bachelot a d’ailleurs rencontré une demi-douzaine de médecins généralistes MG France, de la région lyonnaise (Florence Lapica), de la Bourgogne (Patricia Mercier), la Haute-Loire (Roland Rabeyrin), du Poitou (Jean Gautier), de la région Paca (Simon Filippi) et du Nord (Nathalie Mackowiak). Une petite heure d’entretiens en face à face, qui ont permis aux praticiens d’évoquer avec la ministre des questions comme la permanence de soins, la protection sociale, le temps de travail des médecins ou la situation des enseignants en médecine générale.
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