Six ans après sa création, l’examen classant national ne parvient pas à susciter les vocations de futurs généralistes. Année après année, les pouvoirs publics ont beau proposer un poste sur deux en médecine générale, rien n’y fait. En 2009, malgré les 54% d’internes qui lui étaient en théorie attribués, la discipline est restée une nouvelle fois le parent pauvre à l’issue de l’amphi de garnison. Sur les 3333 postes offerts, seuls 2271 ont trouvé preneur, alors que la quasi-totalité des autres spécialités faisait carton plein (à l’exception de la médecine du travail et de la santé publique). Le syndicat national des enseignants médecins généralistes (SNEMG) a fait les comptes: après 452 postes non choisis en 2007, 609 en 2008 et 612 cette année, "c’est donc 1673 postes de médecine générale" qui n’ont pas trouvé preneur en trois ans." Le SNEMG observe que "les étudiants préfèrent redoubler plutôt que de s’engager dans la filière médecine générale."
Problèmes constants d’attractivité de la médecine générale que les pouvoirs publics n’arrivent décidemment pas à juguler. Le Snemg estime qu’"il faut sortir l’enseignement de la médecine générale de la misère pour que les étudiants fasent le choix du métier de généraliste." Entre autres mesures, le syndicat que préside le Dr Vinvent Renard cite l’octroi d’un statut pour les maîtres de stage et leur revalorisation, ainsi que la nomination de 50 postes d’enseignants associés par an et des titulaires prévus par la loi HPST. Pour sa part l’Isnar-IMG n’est pas étonné par les résultats des choix: "bon an mal an, ce sont 10% des postes qui ne sont pas pourvus, cela aurait été étonnant qu’il en soit autrement cette année", rapporte Bastien Baluet. Pour y remédier, le président de l’ISNAR est persuadé qu’il faut mettre le paquet sur la généralisation du stage en second cycle chez le généraliste. "Ce sont les stages qui orientent la carrière. Les étudiants qui passent tout leur cursus à l’hôpital n’ont aucune raison de choisir médecine générale."
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