DEUX ENSEIGNEMENTS apparemment contradictoires peuvent être tirés à l'issue de la procédure de choix des postes d'internat. La médecine générale a réussi une belle percée. Fait nouveau depuis qu'elle est devenue une spécialité en 2004 : davantage d'étudiants « bien classés » ont opté pour la médecine générale que les années passées. Au bout de quatre journées d'amphithéâtre de garnison, 562 étudiants sur les 2 800 qui avaient déjà fait leur choix s'étaient tournés vers la médecine générale, contre 507 pour la chirurgie. Ces chiffres doivent bien évidemment être pondérés par le nombre de postes offerts aux candidats dans les deux spécialités (3 200 pour la médecine générale et 550 pour les spécialités chirurgicales). Ils montrent toutefois que la médecine générale n'est plus sélectionnée par défaut. «Elle est devenue un choix positif, commente Bérengère Crochemore, présidente de l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG). Des gens ultramotivés sont venus au stand que nous tenions dans le complexe de Lognes pour prendre des informations sur la filière. La médecine générale n'est plus une spécialité honteuse!»
Le Nord à la peine.
En dépit de cette progression, 609 postes de médecine générale sont restés vacants sur les 3 200, à l'issue de la procédure de choix de spécialité. L'héliotropisme a une fois de plus guidé le choix des étudiants. Les villes du sud de la France ont fait le plein et ont rempli leur promotion. C'est le cas à Bordeaux, Toulouse, Nice, Marseille, Montpellier. Les villes de l'axe rhodanien (Grenoble, Lyon et Saint-Étienne) ont également vu partir tous leurs postes, de même que quelques villes plus au nord (Lille, Strasbourg et Paris). De nombreuses villes, essentiellement dans le nord du pays, ont en revanche d'énormes « trous » : Tours (79 postes vacants), Nancy (74), Dijon (70), Reims (70), Caen (65), Reims (62), Angers (40), Limoges (40) et Rouen (29)… Cela s'explique par l'augmentation démesurée du nombre de postes en médecine générale ouverts dans ces villes. Les quelque 300 postes supplémentaires attribués à la spécialité par rapport à l'an dernier n'ont donc pas tous trouvé preneurs, puisque 2 591 étudiants ont choisi la médecine générale, contre 2 414 l'an dernier.
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