Quarante-huit médecins, 2 vétérinaires, 1 pharmacien, 1 ingénieur biomédical, 56 infirmiers diplômés d'Etat, les conducteurs des 6 ambulances de réanimation et les personnels administratifs, en tout, 210 personnes sont affectées au service médical de la BSPP.
Sous le commandement (il préfère parler d' « animation ») du médecin-en-chef Jean-Jacques Kowalski, 51 ans, de ses deux adjoints, les médecins-chefs Laurent Domanski, 46 ans, et Michel Ruttimann, 43 ans (professeur agrégé du Service de santé des armées), ils effectuent quelque 9 000 interventions par an. En 2001, ils ont pris en charge 170 brûlés graves, alors qu'ils secouraient 1 161 victimes d'arrêt cardiaque, 373 d'asthme sévère, autant de tentatives de suicide (TS) médicamenteuses, 235 TS par défenestration, 167 blessés par arme blanche, 59 blessés par arme à feu, 56 personnes précipitées sous le métro.
La même année, 300 blessés « au feu » plus ou moins graves étaient relevés parmi les 900 pompiers de la BSPP.
Pas de morts, contrairement à cette année. Les cinq victimes de l'incendie du 14 septembre, à Neuilly-sur-Seine, ont bouleversé la brigade, les médecins comme les autres pompiers. Depuis, « la colère grandit parmi tous les professionnels », affirme le président du Syndicat national des sapeurs-pompiers professionnels (SNSPP), Gérard Gilliocq, qui vient de tenir congrès à Arcachon (Gironde). Une colère contre « la négligence du gouvernement, qu ne reconnaît pas la corporation, sauf devant les cercueils ». Le classement de la profession dans la catégorie dangereuse et insalubre, qui donnerait aux pompiers la possibilité de partir à la retraite à 50 ans, revendication « ancestrale », selon le SNSPP, a toujours été refusé par les gouvernements qui se sont succédé depuis une trentaine d'années, pour des raisons financières.
En ce qui concerne le fonctionnement de son service, le Dr Kowalski a eu à faire face en 2000 à la disparition des médecins aspirants. « Le képi du dernier d'entre eux a été remis au musée de la Brigade, raconte-t-il, en regrettant « la fin d'un mode de recrutement qui a été autant profitable à la BSPP qu'à la formation des urgentistes en général. La plupart des chefs de service de réanimation sont en effet passés dans nos rangs, qui bénéficient ainsi d'une expérience reconnue. Aujourd'hui, pour les remplacer, 29 postes de contractuels ont été créés, qui sont occupés par des urgentistes civils. Ceux-ci assurent un volume de 105 gardes annuelles de vingt-quatre heures et sont rémunérés sur la base des PH des SMUR. »
Leurs interventions sont de même nature que celles d'un SAMU, la règle de la proximité prévalant pour déterminer qui, des pompiers ou du SAMU, est envoyé sur une urgence, que ce soit à domicile ou sur la voie publique.
Seule différence notable de fonctionnement : la brigade ne dispose pas de médecin régulateur. Les deux médecins de garde présents en permanence reçoivent les bilans des pompiers dépêchés sur place pour mettre en place des mesures spécifiques.
Principale doléance, ici comme dans toute structure urgentiste : « On nous appelle pour tout et n'importe quoi, déplore le Dr Kowalski. Le fossé entre l'urgence ressentie et l'urgence réelle ne cesse de se creuser ».
Autre regret : « En matière de secourisme, le maillon faible, c'est le premier témoin, estime le médecin-chef. 7 % des gens réagissent en présence d'une victime d'arrêt cardiaque et 3 % le font à bon escient ».
Raison de plus pour se féliciter de toutes les campagnes de formation qui sont lancées à l'adresse du grand public.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature